Et soudain, tous les regards s’étaient tournés avec inquiétude vers le détroit d’Ormuz, ce goulet d’étranglement stratégique séparant l’Iran du sultanat d’Oman par lequel transite chaque jour un cinquième de la production mondiale de pétrole et de gaz naturel liquéfié. Ebranlés par la guerre éclair lancée par Israël, le 13 juin, contre les sites nucléaires iraniens, des infrastructures énergétiques et de hauts responsables militaires, les cours de l’or noir avait bondi de 10 %, avant de jouer au yo-yo autour de 75 dollars (65 euros) le baril.

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L’attaque et la destruction par les Etats-Unis, dans la nuit de samedi 21 à dimanche 22 juin, des installations nucléaires de Fordo, Ispahan et Natanz a changé la donne. Au point d’enflammer les marchés, si la République islamique, acculée, décide d’une riposte d’ampleur, dont peu d’experts la jugent néanmoins capable ? « L’Iran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple », ont réagi ses dirigeants. Très affaibli militairement et poussé dans ses derniers retranchements, il pourrait faire usage de l’arme économique ultime : bloquer le choke point d’Ormuz. Et, là, déclencher un vrai choc pétrolier.

On n’y est pas, même au lendemain du raid des bombardiers B2 de l’US Air Force. Depuis le massacre de 1 200 Israéliens par les terroristes du Hamas, le 7 octobre 2023, l’Etat hébreu a contre-attaqué tous azimuts. Or, malgré la multiplication des fronts (Gaza, Liban, mer Rouge, Syrie…), les cours de l’or noir ne se sont pas envolés. Un calme précaire sans commune mesure avec la réaction de 1973, où la guerre israélo-arabe et l’embargo pétrolier contre les Etats-Unis, « suppôts d’Israël », avaient entraîné un quadruplement des prix, et avec celle de 1979, où ils avaient doublé après la Révolution iranienne ; ni même avec la flambée du baril en mars 2022, quand l’invasion de l’Ukraine par la Russie en avait poussé le prix à 139 dollars.

Conflit resté sous contrôle

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