
L’armée libanaise a annoncé la mort de six de ses soldats dans une explosion survenue lors d’une opération de déminage dans un « dépôt d’armes » du sud du Liban. « Alors qu’une unité de l’armée recherchait et démantelait un dépôt d’armes à Wadi Zebqin, à Tyr, une explosion s’est produite à l’intérieur, faisant six morts et plusieurs blessés parmi les soldats », a annoncé l’armée dans un bilan provisoire, ajoutant avoir ouvert une enquête.
En vertu de la trêve conclue en novembre 2024, qui a mis fin à la récente guerre entre Israël et le Hezbollah, allié de l’Iran, l’armée déploie des troupes dans le sud du pays et démantèle les infrastructures du Hezbollah. Cet incident survient quelques jours après que le gouvernement a chargé l’armée d’élaborer un plan visant à désarmer le mouvement chiite. Téhéran a exprimé, samedi, son opposition à cette décision.
Le président Joseph Aoun a contacté l’armée pour lui présenter ses condoléances et s’enquérir des circonstances de « l’incident tragique », qui a fait plusieurs « martyrs et blessés » parmi les soldats, selon un communiqué de la présidence. « C’est avec une profonde douleur que le Liban salue les fils de notre vaillante armée tombés en martyrs dans le Sud, alors qu’ils accomplissaient leur devoir national », a écrit sur X le premier ministre, Nawaf Salam.
Proposition américaine
Le cessez-le-feu de novembre 2024, qui visait à mettre fin à plus d’un an d’hostilités, dont deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, stipule que le port des armes au Liban doit être limité aux appareils de sécurité étatiques. Le gouvernement, qui a décidé de désarmer le mouvement d’ici à la fin de 2025, s’est réuni à deux reprises cette semaine sur le sujet, tandis que le Hezbollah a rejeté cette décision.
Un haut conseiller du Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a affirmé samedi que « la République islamique d’Iran est certainement opposée au désarmement du Hezbollah, car l’Iran a toujours aidé le peuple libanais et la résistance, et continue de le faire ». Le ministère des affaires étrangères libanais a dénoncé sur X « une ingérence flagrante et inacceptable dans les affaires intérieures du Liban ». A la fin d’avril déjà, le ministère avait convoqué l’ambassadeur d’Iran au Liban, Mojtaba Amani, pour expliquer ses propos sur le « désarmement » du Hezbollah.
Jeudi, le gouvernement libanais a examiné une proposition américaine comprenant un calendrier pour le désarmement du Hezbollah, Washington pressant Beyrouth d’agir. L’exécutif a approuvé l’introduction du texte américain sans fixer de délais précis, et a appelé au déploiement de troupes libanaises dans les zones frontalières ainsi qu’au retrait des forces israéliennes de cinq secteurs du sud du Liban occupés depuis la récente guerre.
Le même jour, le porte-parole des casques bleus au Liban, Andrea Tenenti, a déclaré que les soldats de l’ONU avaient « découvert un vaste réseau de tunnels fortifiés » dans la même zone. Le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, a précisé aux journalistes que les casques bleus et l’armée libanaise avaient trouvé « trois bunkers, de l’artillerie, des lance-roquettes, des centaines d’obus explosifs et de roquettes, des mines antichars ainsi qu’environ 250 engins explosifs improvisés prêts à l’emploi ».
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Israël accuse le Hezbollah de reconstruire ses installations militaires et a menacé de poursuivre ses attaques quotidiennes tant qu’il ne sera pas désarmé. Samedi, le ministère de la santé libanais a annoncé qu’une personne avait été tuée à la suite d’une frappe israélienne dans le sud du pays.