Il ne reste plus que quelques jours aux propriétaires pour payer la taxe foncière.
L’occasion de dresser un bilan de l’évolution de cet impôt, qui ne cesse d’augmenter depuis 10 ans.

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Le 20H

La deadline se rapproche. Comme chaque année à cette période, des millions de propriétaires français doivent s’affranchir de leur obligation de paiement de la taxe foncière. Or, depuis plus d’une décennie, cet impôt ne cesse d’augmenter. 

À l’échelle nationale, en moyenne, une hausse de près de 33% est à signaler (alors même que les prix des produits de grande consommation augmentaient de 19%). Ponctuellement, c’est même souvent beaucoup plus. Par exemple, à Strasbourg, la taxe foncière a augmenté de 52% en dix ans, 48% à Nantes, 45% à Marseille. 

La taxe foncière, seule recette restante des communes

Mais les communes plus modestes ne sont pas en reste. À Linay, dans les Yvelines, ce prélèvement a bondi de… 135,8% au cours de cette même période. Rien qu’en trois ans, un habitant interrogé par TF1 a vu la différence. « Au lieu de payer 1100, 1200, je paye 1800 et quelques », témoigne-t-il. Résultat, quand certains ont gagné du pouvoir d’achat avec la suppression de la taxe d’habitation, les propriétaires que nous avons croisés, eux, ont l’impression de le payer d’autant plus. « Je vous le dis franchement, la taxe d’habitation a été supprimée, mais ils la récupèrent de l’autre côté », confirme un local. « Des fois, on se demande, si c’est une bonne idée d’acheter ou pas ? Parce qu’on se retrouve à payer le crédit et à payer la taxe foncière. Et celle-ci, on la paie à vie », abonde une autre femme, au micro du 20H de TF1. 

Interrogée sur cette hausse, la municipalité explique ne pas avoir eu le choix pour faire face à de nouvelles dépenses. « Nous avons été privés de plusieurs sources de financement qui étaient pour nous essentielles. La taxe professionnelle, la taxe d’habitation. Nous avons été obligés d’augmenter le seul impôt qui nous restait, et celui qui nous reste aujourd’hui, qui est la taxe foncière », souligne ainsi Stéphane Moïse, directeur général de services de la ville.

À Limoges également, le portefeuille des ménages en a pris un coup. Ici, la taxe foncière a augmenté de plus de 50%, bien plus que l’inflation donc. « On subit, on paye. Et puis voilà, payez et fermez là », s’insurge un habitant. « Nous avons besoin d’investir pour rénover les écoles, rénover les gymnases et les bâtiments », justifie Vincent Jalby, 1ᵉʳ adjoint à la politique éducative (Modem) de la métropole au plus de 133.000 habitants. « Et puis, nous avons besoin aussi d’accompagner de grands projets, que ce soit autour du sport, sur le Palais des Sports ou sur les bords de Vienne », énonce-t-il encore. 

Selon les économistes, en 2025, l’inflation qui ralentit pourrait permettre des hausses de taxes foncières plus modérées.


M.G | Reportage TF1 Kéziah CREUTIN, Elise COUSSEMAC et Carlo PARÉDÈS

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