« Dieu merci pour la survie. » Quand il raconte ce qu’il a traversé, Nawma remercie souvent le Ciel de lui avoir laissé la vie sauve, contrairement aux cinq hommes égorgés sous ses yeux par des mercenaires du groupe russe Wagner, le 31 juillet 2024.

Ce jour-là, ces supplétifs de l’armée malienne font un nouveau passage dans son village de Toulé, dans le centre du Mali. Ils cherchent des djihadistes ou leurs complices présumés. Cet imposant épicier peul d’une cinquantaine d’années, père de huit enfants, a beau jurer n’avoir aucun lien avec eux, il est quand même arrêté dans sa petite boutique et embarqué dans leur camp de Nampala, à une quinzaine de kilomètres de là.

Sur place, il est emmené dans un bâtiment en béton, où sont détenus d’autres prisonniers. Il est entièrement déshabillé, puis séquestré nu dans une cabine de douche, dont il est plusieurs fois sorti pour être interrogé et torturé. Ses geôliers enfoncent un mouchoir dans sa bouche qu’ils gorgent d’eau jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Mettent une chaise sur son corps allongé au sol et s’assoient dessus. Lui brûlent la peau de la hanche avec un briquet.

« Ils m’ont aussi frappé à la tête jusqu’à ce que je perde connaissance. J’ai perdu beaucoup de sang », témoigne-t-il en montrant une cicatrice sur son front. Au bout de quatre jours, il est enfin libéré, sans davantage d’explications, mais profondément marqué par ce qu’il a subi.

Il vous reste 86.79% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version