
Les contestataires de la génération Z attendaient une parole forte, ils ont été en partie entendus. Dans un discours au parlement marocain, vendredi 10 octobre, le roi Mohammed VI s’est gardé de toute allusion au mouvement de protestation qui mobilise, depuis deux semaines, une partie de la jeunesse au Maroc, mais son adresse reprend deux des principales doléances du collectif GenZ 212, à l’origine de la révolte : la création d’emplois et la mise à niveau des services publics d’éducation et de santé, qualifiées par le souverain de « prioritaires ».
Mohammed VI n’a pas non plus ciblé nommément l’exécutif, alors que la démission de son chef, le premier ministre, Aziz Akhannouch, est réclamée par les manifestants. Dans une menace à peine voilée à son encontre, il lui a néanmoins signifié que « toute négligence (…) est inadmissible », sommant les ministres d’agir avec « une plus grande célérité ». D’aucuns voient dans cet avertissement le présage d’une « colère royale », à l’image de celle qui avait conduit le palais à limoger trois ministres, un an après les manifestations dans le Rif, en 2017. Au nord du Maroc, le soulèvement populaire s’était nourri des défaillances du système éducatif et sanitaire.
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