Depuis la rentrée, quelque 180 collèges français expérimentent la « pause numérique », soit l’interdiction totale des téléphones portables.
Une obligation qui pourrait s’élargir à tous les établissements l’année prochaine.
Le 13H de TF1 s’est rendu dans un collège du Morbihan où cette mesure protège les élèves, notamment contre le harcèlement.

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Il est 8h du matin. Les 600 élèves du collège Auguste Brizeux à Lorient (Morbihan) commencent leur journée. Ici, il est interdit de garder son téléphone sur soi. Chaque élève doit déposer le sien dans un casier . Dans cet établissement, neuf élèves sur dix possèdent un smartphone, et la majorité s’en sert plus de trois heures par jour. Là, ils n’y ont pas accès de la journée, mais tous acceptent la règle. « Au moins, tu peux parler avec les autres sans qu’ils soient collés à leur téléphone. C’est comme si tu parlais à un mur », abonde une jeune fille, dans le reportage de TF1 ci-dessus. « Si tu t’en sers tout le temps, du coup tu réfléchis mal », ajoute une autre. 

Pratiquement toutes les affaires de vie scolaire, toutes les situations de harcèlement ont un lien avec le smartphone.

Grégory Charbonnier, principal du collège Auguste Brizeux à Lorient (Morbihan)

Ce nouveau dispositif est expérimenté dans 180 collèges en France depuis la rentrée. Mais dans cet établissement, la règle est déjà établie depuis deux ans. La priorité pour le principal est de protéger les élèves contre le harcèlement. « Pratiquement toutes les affaires de vie scolaire, toutes les situations de harcèlement ont un lien avec le smartphone. Déposer son téléphone portable, c’est un geste qui assoit un sentiment de tranquillité. Vous savez que dans la journée, normalement, vous n’allez pas être photographié, pas être filmé. Vous n’aurez aucun échange sur les réseaux sociaux », explique Grégory Charbonnier, le principal. 

Aujourd’hui, en France, la majorité des jeunes ont leur premier smartphone à onze ans, lors de l’entrée en sixième. La loi interdit l’usage du portable au sein des collèges depuis 2018. Mais en pratique, la règle est loin d’être respectée, à en croire ces collégiens d’un autre établissement de Lorient. « J’ai déjà vu des personnes qui l’utilisaient dans les toilettes. Ils allaient sur des réseaux genre TikTok ou Snapchat », affirment-ils. Un usage addictif du téléphone qui peut avoir des conséquences sur la concentration, les résultats scolaires, mais aussi sur la santé mentale, avec le harcèlement en ligne. 

Matthias, 14 ans, peut rester chaque jour très longtemps devant son téléphone. « Il y a une après-midi où j’ai fait que de regarder des vidéos YouTube. J’ai passé cinq heures sur mon portable », témoigne-t-il. Son père lui impose donc des restrictions avec le contrôle parental : quinze minutes par jour pour les vidéos en ligne et une heure de musique. Grâce à ces limites, Matthias passe une heure et demie devant son portable chaque jour. « Je pense que si on ne leur met pas de limites, ça peut vite devenir du grand n’importe quoi », dit-il. Dans les collèges, déposer son téléphone portable à l’entrée pourrait devenir obligatoire d’ici à l’année prochaine. 


Virginie FAUROUX Reportage : Victor Topenot et E. Gavinet

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