« Autoportrait dans son studio, rue Daguerre, Paris 14ᵉ » (1956), par Agnès Varda.

On croyait tout savoir sur Agnès Varda (1928-2019), au vu des expositions et rétrospectives qui se sont multipliées ces dix dernières années. Mais la célébrité conquise par l’artiste morte en 2019, d’abord en tant que cinéaste puis comme plasticienne, a masqué tout un pan de son travail : ses débuts comme photographe. Au Musée Carnavalet, une exposition originale et réjouissante, centrée sur les rapports d’Agnès Varda avec la ville de Paris, riche de 130 tirages d’époque et de documents inédits tirés des archives d’Agnès Varda, donne l’occasion de découvrir son regard singulier et libre, qui mêle la fantaisie à une étrangeté bien plus sombre.

De 1951 à sa mort, Agnès Varda a vécu à la même adresse, au 86 de la rue Daguerre (un nom providentiel pour une photographe), dans le 14arrondissement. Plutôt qu’un appartement, elle avait persuadé son père de lui acheter ce qui était à l’époque un taudis, sans chauffage et avec des toilettes extérieures : deux boutiques et leurs dépendances, séparées par une cour. L’exposition reconstitue et fait revivre cet endroit pittoresque devenu à la fois son lieu d’habitation et un point central dans son œuvre – atelier, studio de prise de vue pour amis et acteurs, lieu de tournage, voire lieu d’exposition.

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