
Le président nigérian, Bola Tinubu, a annoncé mercredi 17 septembre que l’état d’urgence déclaré il y a six mois dans l’Etat de Rivers (sud) en raison d’une crise politique prenait fin le jour même à minuit. La mesure permet le retour au pouvoir, dès jeudi, du gouverneur local civil, Siminalayi Fubara. En mars, M. Tinubu avait nommé le vice-amiral à la retraite Ibok-Ete Ibas pour administrer temporairement cet Etat dans un contexte de luttes politiques internes depuis 2023, qui ont paralysé le pouvoir législatif local, ainsi que d’une série d’attaques contre les infrastructures pétrolières.
La région du delta du Niger, d’où est extrait le pétrole du pays et qui est en proie à la violence des gangs et aux pillages d’oléoducs, est essentielle à l’économie du premier producteur de pétrole du continent.
« Il existe un élan général vers un nouvel esprit de compréhension, une forte volonté et un enthousiasme puissant de la part de toutes les parties prenantes de l’Etat de Rivers en faveur d’un retour immédiat à la gouvernance démocratique », a estimé le président Tinubu dans un communiqué mercredi : « C’est donc avec grand plaisir que je déclare que l’état d’urgence dans l’Etat de Rivers (…) prendra fin à compter de minuit. »
Une lutte de pouvoir entre le gouverneur, Siminalayi Fubara, et son prédécesseur, Ezenwo Nyesom Wike, est à l’origine de la crise. Tous deux appartiennent au Parti démocratique populaire (PDP, opposition), bien que M. Wike soit proche de M. Tinubu et critique souvent l’opposition. M. Wike a choisi M. Fubara pour lui succéder à la tête de l’Etat de Rivers après des années de collaboration. Mais la volonté de M. Fubara de se démarquer de son mentor a rapidement dégénéré en crise politique d’ampleur. Le conflit s’est traduit par un procès, une tentative de M. Fubara de dissoudre l’assemblée législative, un gel des fonds fédéraux versés à l’Etat et un incendie criminel dans les locaux de l’assemblée législative.
Après des réunions organisées par M. Tinubu pendant l’état d’urgence, MM. Fubara et Wike ont déclaré avoir résolu leurs différends. Entre-temps, des élections locales ont eu lieu, au cours desquelles le parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC), a remporté la majorité à l’assemblée législative de l’Etat pour la première fois dans son histoire.