Des soldats de l’armée pakistanaise aident à l’évacuation de la zone touchée par un glissement de terrain à Babusar (Pakistan), sur une photo diffusée le 22 juillet 2025.

Les pluies torrentielles qui frappent le Pakistan depuis le début d’une saison « inhabituelle » des moussons, à la fin de juin, ont causé la mort d’au moins 221 personnes, dont une centaine d’enfants, a rapporté mardi 22 juillet une agence gouvernementale.

Parmi les victimes ayant péri entre le 26 juin et le 21 juillet dans l’effondrement de leur maison, emportées par les crues soudaines, ou électrocutées, « 104 étaient des enfants et 40 des femmes », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) une porte-parole de l’autorité de gestion des catastrophes. Les pluies torrentielles ont débuté plus tôt cette année que les précédentes, a ajouté cette porte-parole, soulignant que « de tels bilans humains sont généralement observés en août, rendant cette saison inhabituelle ».

Mardi, le bilan des glissements de terrain survenus la veille dans le nord du Pakistan après de très fortes pluies est passé de trois à cinq morts, des victimes ayant été emportées avec leur véhicule, ont fait savoir les autorités locales. « Un habitant et quatre touristes ont perdu la vie », a détaillé Atta-ur-Rehman Kakar, un responsable local.

Quinze personnes portées disparues

Ces touristes étaient venus du reste du Pakistan pour visiter le Gilgit-Baltistan, province montagneuse réputée pour ses vallées luxuriantes et ses lacs cristallins, lorsqu’ils ont été pris dans le glissement de terrain qui a englouti une route de montagne. Sur le lieu de l’incident, des hommes en uniforme poursuivent mardi après-midi les opérations pour secourir une quinzaine de disparus encore coincés sous les débris.

Les bus endommagés des touristes gisaient mardi sur le bord de la route recouverte d’une coulée de boue. Bébés dans les bras, des familles assises à même le sol ont reçu de la nourriture des secouristes. « Plus d’une centaine de maisons ont aussi été détruites », a précisé M. Kakar.

« Plus de 15 personnes sont toujours portées disparues », a affirmé mardi à l’AFP Abdul Hameed, responsable de la police locale du district de Diamer, au Gilgit-Baltistan. Il a également rapporté que l’opération de sauvetage, entamée lundi, « a été relancée à 6 heures du matin », pour déblayer plus de 10 véhicules ensevelis.

« Les secours ont aussi évacué quatre blessés, l’un d’entre eux se trouvant dans un état critique », avait précisé plus tôt mardi Faizullah Faraq, porte-parole du gouvernement provincial. « Des centaines de touristes ont été pris en charge, les habitants des villages voisins leur ont fourni des abris d’urgence et de l’aide », avait-il ajouté. Les crues dans la province ont aussi endommagé quatre ponts, un hôtel, une école et bloqué les principaux axes routiers.

1 700 morts en 2022

Le service national de météorologie prévient que les risques de pluies abondantes et donc possiblement de crues subites et de glissements de terrain restent élevés dans les provinces du nord et de l’est du pays. A la fin de juin, au moins 13 touristes avaient déjà été emportés par des crues soudaines dans une autre province du nord du pays.

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La mousson d’été, qui apporte 70 à 80 % des précipitations annuelles en Asie du Sud entre juin et septembre, est vitale pour la subsistance de millions d’agriculteurs dans une région d’environ deux milliards d’habitants.

Le Pakistan a encore du mal à se relever des inondations dévastatrices de 2022, qui ont affecté près d’un tiers du pays et plus de 33 millions de personnes. Quelque 1 700 personnes avaient alors été tuées et une bonne part des récoltes avaient été perdues. Le pays est l’un des plus vulnérables aux effets du changement climatique et ses 255 millions d’habitants subissent des événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquemment.

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Le Monde avec AFP

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