Donald Trump en compagnie de son avocate, Susan Necheles, à la cour criminelle de Manhattan, à New York, le 9 mai 2024.

Deux femmes, deux Trump. Le miracle de ce dédoublement est survenu jeudi 9 mai dans le procès contre l’ancien président pour falsification de documents, dont il fut bien peu question. La première, Stormy Daniels, reconnaît le haïr mais lui doit dorénavant une renommée mondiale. L’autre, Madeleine Westerhout, fut conviée à travailler auprès de lui, à la Maison Blanche, en tant qu’assistante exécutive.

Le contraste entre ces témoins – l’ancienne actrice de films X, toutes griffes dehors, et la précieuse secrétaire, mouchoir à la main pour essuyer ses larmes – fut spectaculaire, au-delà de leur apparence. Stormy Daniels s’est tenue stoïque dans la tempête d’un contre-interrogatoire mettant en cause sa crédibilité et le récit de son aventure sexuelle avec Donald Trump, livré mardi. Madeleine Westerhout, elle, a décrit un président prévenant, scrupuleux, travailleur, mais surtout un époux modèle, dont le jury n’avait jamais entendu parler. Ni le public américain.

Susan Necheles, avocate de Donald Trump, avait la charge dans la matinée d’accabler Stormy Daniels. Elle a commencé par mettre en cause sa réputation, en répétant en boucle, dans d’innombrables questions, ces simples mots : « Gagner de l’argent ». « J’ai demandé de l’argent pour raconter mon histoire », a rétorqué Stormy Daniels, tout en précisant que la révélation aurait « placé une cible sur mon dos et ma famille ». D’où la signature d’un accord de confidentialité en 2016, juste avant l’élection présidentielle, par l’intermédiaire de Michael Cohen, l’avocat de Donald Trump.

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Susan Necheles a dépeint ensuite l’actrice comme l’exploitante d’un filon, cette relation sexuelle que l’ancien président continue de nier. Elle a cité les 800 000 dollars (742 000 euros) de revenus pour son livre, puis sa tournée comme danseuse, avant d’aborder les produits dérivés. Les jurés découvrent alors une bougie intitulée « Stormy sainte des inculpations », des t-shirts, une bande dessinée à sa gloire, vendus en ligne. Elle s’est enrichie ainsi ? « Un peu comme M. Trump », note-t-elle.

« Mes propres vulnérabilités »

Il y avait effectivement quelque chose de curieux dans cet angle d’attaque contre l’ancienne actrice. Donald Trump a écrit plusieurs livres, cités à l’audience, sur la façon de faire fortune. Il a décliné sa propre marque sur mille supports possibles, pour lever des fonds, encore et encore, auprès de ses partisans, surtout au fil de ses affres judiciaires. Récemment, c’était des baskets dorées à 399 dollars et même une bible « Dieu bénit les Etats-Unis » à 60 dollars. Sans parler des casquettes, des t-shirts, des mugs, des photos, des albums, etc.

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