Au deuxième jour de son procès, Frédéric Péchier arrive au tribunal de Besançon, le 9 septembre 2025.

Une pile électrique arrive à la barre, mercredi 17 septembre. Anne-Sophie Balon, 42 ans, 1,60 m de vivacité, coupe à la garçonne et visage malicieux, a beaucoup à dire et démarre en quatrième vitesse, la présidente devant lui demander de ralentir au bout de cinq secondes. Sans la détermination de cette ancienne collègue, Frédéric Péchier, assis là, à deux mètres à droite, n’aurait peut-être pas à répondre de trente empoisonnements, dont douze mortels, devant la cour d’assises du Doubs.

Anne-Sophie Balon intègre en 2015 la clinique Saint-Vincent de Besançon, où Frédéric Péchier, de dix ans son aîné, est alors un ponte de l’anesthésie-réanimation. Ils font le même métier : endormir le patient avant l’opération, s’assurer que tout se passe bien pendant, le réveiller après. Le 11 janvier 2017 à 7 h 15, c’est elle qui a endormi Sandra Simard avant son opération du dos. « Alors, mon histoire, débute-t-elle. Enfin, l’histoire de Mme Simard. Notre histoire. »

Cette patiente de 36 ans ne présentait aucun facteur de risque, l’intervention n’était pas périlleuse, « tous les voyants étaient au vert ». A 8 h 56, l’électrocardiogramme de Sandra Simard s’est mis à dérailler : arrêt cardiaque inexplicable. Début des opérations de réanimation. Transfert vers le CHU de Besançon. Cinq jours de coma, avant le retour à la vie.

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