Il est vrai que le dossier est aussi copieux que complexe, mais l’audience sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy s’est signalée, lundi 13 janvier, par une certaine confusion, en dépit et peut-être à cause des efforts méritoires de la présidente pour découper le dossier en petits chapitres.

Cette fois, il était uniquement question de présenter les situations professionnelles des treize prévenus et leurs relations entre eux. Peine perdue, Nicolas Sarkozy a disserté avec gourmandise et pugnacité durant trois bonnes heures de sa vie, son œuvre et son innocence. En répondant de bonne grâce à toutes les questions, du tribunal, des procureurs, des parties civiles, sans que son interrogatoire ne fasse avancer d’un pouce le dossier.

La présidente Nathalie Gavarino l’a aimablement interrogé sur son parcours politique, sujet que justement l’ancien chef de l’Etat affectionne, de sa carrière du conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine, la ville la plus riche des Hauts-de-Seine, à l’Elysée. « J’avais un rêve, faire de la politique au plus haut niveau, sourit l’ancien président. J’ai eu beaucoup de chance, les observateurs ont dit que j’étais un peu différent des autres… Alors que ma pauvre mère rêvait que je reste maire de Neuilly et que je sois avocat dans l’immeuble d’à-côté. »

Il est ensuite longuement revenu sur sa rupture avec Jacques Chirac, sa prise de pouvoir en 2004 à l’UMP – l’ancêtre des Républicains –, sa bataille contre Dominique de Villepin et les chiraquiens et sa candidature à l’Elysée. « A partir du moment où je suis devenu président de l’UMP, j’avais le vent en poupe, se félicite Nicolas Sarkozy, j’étais le président du premier parti de France, 335 000 adhérents, les soutiens se pressaient, l’enthousiasme était partout, les meetings débordaient, le financement de la campagne n’a jamais été un sujet. » Tout au plus allait-il aux dîners de levée de fonds, son équipe faisait le reste : « Je n’ai jamais rencontré un prestataire de campagne. »

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