Un paquet de préservatifs.

L’âge légal pour avoir accès aux services de santé reproductive est passé de 18 à 15 ans au Rwanda après l’approbation d’une loi par le Parlement – une décision saluée, mardi 5 août, par des associations de défense des droits humains.

Selon le ministre de la santé, Sabin Nsanzimana, à l’origine de la « loi réglementant les services de santé », l’inaccessibilité de certains services aux mineurs était responsable du nombre élevé de grossesses non désirées chez les adolescentes – plus de 22 000 en 2024, selon des données officielles. Bien que les taux de natalité chez les adolescentes aient diminué à l’échelle mondiale, c’est en Afrique subsaharienne que cette baisse a été la plus lente, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Grâce à l’approbation de la loi par les députés, lundi, les adolescentes rwandaises pourront avoir accès à la pilule, même si les députés ont insisté sur la priorité à donner aux préservatifs.

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« C’est une bonne chose que le Parlement ait abordé la question d’un point de vue progressiste », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) John Scarius, directeur des programmes de l’Initiative des Grands Lacs pour les droits humains et le développement. Il espère que la loi entraînera une diminution des grossesses chez les adolescentes, une réduction du décrochage scolaire et des avortements clandestins, ainsi qu’une baisse – voire une fin – des décès liés à l’avortement.

D’autres ont exprimé des craintes que la loi n’ouvre « une porte très dangereuse ». « L’idée de voir son enfant de 15 ans partir à l’école avec des paquets de préservatifs dans son sac est inconcevable. Cela revient à encourager ouvertement l’immoralité », a déclaré à l’AFP Charlotte Karemera, mère de famille et agente de santé à la retraite à Kigali. « D’une certaine manière, cela encouragera l’avortement », a-t-elle aussi estimé.

L’avortement n’est légal au Rwanda que s’il résulte d’un viol, d’un inceste ou d’un mariage forcé. Le pays compte environ 13 millions d’habitants, dont 40 % ont moins de 15 ans. La loi était examinée par les députés depuis l’année dernière et une proposition similaire avait été rejetée en 2022 par le Parlement, où elle s’était heurtée aux voix conservatrices.

Le Monde avec AFP

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