Le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, le 30 mai 2025 à Abidjan (Côte d’Ivoire).

La Cour suprême de Dakar, au Sénégal, a rejeté, le 1er juillet, un recours en rabat d’arrêt du premier ministre, Ousmane Sonko. Il contestait sa condamnation, en janvier 2024, à six mois de prison avec sursis pour diffamation envers l’ancien ministre du tourisme Mame Mbaye Niang. Les avocats du premier ministre demandaient le renvoi du dossier devant le Conseil constitutionnel.

Encore opposant au moment des faits, Ousmane Sonko a annoncé l’introduction d’un nouveau recours pour sa défense mais, selon des juristes, cette décision clôt définitivement l’affaire.

Cette condamnation, prononcée en appel en mai 2023 par un tribunal de Dakar puis confirmée par la Cour suprême en janvier 2024, l’avait empêché d’être candidat à la présidentielle de mars 2024, remportée par Bassirou Diomaye Faye. La récente décision de la Cour suscite un nouveau débat sur l’éligibilité ou non du chef du parti au pouvoir.

L’affaire n’est « pas finie »

« Ce dossier n’a aucun rapport avec ma candidature. De ce qui reste de mon existence, si je ne participe pas à une élection, ce serait de ma propre volonté parce que rien ne peut m’empêcher d’être candidat », a dit Ousmane Sonko mardi 1er juillet au soir, dans une vidéo, estimant que l’affaire n’était « pas finie ».

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Devenu premier ministre en avril 2024, il a annoncé avoir saisi le ministère de la justice pour la réouverture de tous les dossiers le concernant. Il est impliqué dans plusieurs autres affaires judiciaires, qu’il a toujours dénoncées comme des complots visant à l’écarter de la présidentielle qui se tenait en 2024.

Plusieurs peines

En juin 2023, il a été déclaré coupable de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Il ne s’était pas présenté au procès et avait été condamné par contumace. Fin juillet 2023, il a été emprisonné sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, avant d’être libéré quelques jours avant l’élection présidentielle du 24 mars 2024, à la faveur d’une loi d’amnistie.

Au Sénégal, des dizaines de personnes sont mortes – en grande majorité des jeunes – dans les troubles meurtriers qui ont secoué le pays entre 2021 et 2024, en lien notamment avec le bras de fer qui a opposé Ousmane Sonko et l’ex-président Macky Sall.

Le Monde avec AFP

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