Le vice-président sud-soudanais, Benjamin Bol Mel (à gauche), lors des funérailles du général David Majur Dak, à Juba, le 19 mars 2025.

« Prédation rapace », « concurrence violente », « négligence délibérée des droits et du bien-être des générations actuelles et futures » : dans un rapport au ton inhabituellement acerbe publié mardi 16 septembre, la Commission de l’ONU sur les droits de l’homme au Soudan du Sud accable les dirigeants du pays, les accusant de se livrer à un véritable « pillage de la nation ». La crise humanitaire et sécuritaire que traverse le plus jeune Etat du monde est, selon cette enquête, avant tout la conséquence de la « corruption rampante » des élites au pouvoir, prêtes à tout pour garder la mainmise sur les revenus du pays, tirés à 90 % de l’exploitation pétrolière.

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Les chiffres compilés par les experts donnent une idée de l’ampleur du préjudice pour les 13,4 millions de Sud-Soudanais, dont 9,3 millions (69,4 % de la population) ont aujourd’hui besoin d’aide humanitaire pour survivre, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Entre l’indépendance du pays, en 2011, et décembre 2024, le Soudan du Sud a engrangé « des rentrées liées au pétrole d’un total de 25,2 milliards de dollars » (23 milliards de revenus pétroliers et 2,2 milliards de prêts garantis sur le pétrole). Une manne financière importante, comparée au budget de 1 milliard de dollars (environ 850 000 euros), en moyenne, voté annuellement par le Parlement sud-soudanais de 2020 à 2024, selon la Commission.

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