Robert Moundi fait les cent pas, pendu au téléphone. A la directrice de casting au bout du fil, l’acteur de 26 ans pose des questions précises. Le visage concentré, il essaye de cerner avec finesse le personnage qu’il doit jouer lors d’une prochaine audition. « Je suis un cérébral », plaisante-t-il en raccrochant, dans le local de l’espace jeunesse du quartier Pablo-Picasso de Nanterre, fin janvier.

Le comédien reprend son souffle. Absorbé par l’apprentissage de son texte, il n’a pas vu le temps passer et a débarqué en trombe pour l’interview. Quand Robert Moundi répète, il s’isole dans la cage d’escalier de la tour 17 de la cité où il vit, au vingt-quatrième étage. Là, il active le mode avion de son téléphone et se retrouve soudain coupé du monde, seul face à son personnage.

A l’abri des regards, des sollicitations, il est libre de crier, de hurler ou de pleurer. Pour atteindre l’émotion la plus juste, le comédien ferme les yeux, se projette dans une autre vie et s’invente parfois même des souvenirs. Il devient un autre.

Enfant des « Pablo »

Samedi 8 et dimanche 9 février, Robert Moundi ne se glissera pas dans la peau d’un protagoniste. Lui qui a fait ses armes en travaillant les personnages de Molière, de Shakespeare et de Tchekhov ne jouera qu’un seul rôle : le sien. Avec treize jeunes gens de la ville, le comédien va fouler les planches du Théâtre des Amandiers, le célèbre centre dramatique national de Nanterre, à l’occasion de deux représentations participatives.

Baptisée Nemetodorum, en référence au premier nom de la ville qui signifiait « bourg sacré », cette pièce est une mise à nu. Qui est la jeunesse de Nanterre ? A quoi rêve-t-elle, du haut des tours Nuages du quartier Pablo-Picasso à celles du Petit-Nanterre ?

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