Des gendarmes togolais déployés à Lomé lors de manifestations antigouvernementales, le 6 juin 2025.

Braver les autorités au Togo n’est pas sans risque et le rappeur Aamron, comme il le dit, est passé en « mode kamikaze ». L’artiste de 37 ans est devenu la figure de proue du mouvement de contestation qui, depuis début juin, défie le pouvoir de Faure Gnassingbé. Lui se définit comme « la voix des sans-voix » dans un pays où « celles de l’opposition ont trop longtemps été étouffées ». Après de premières manifestations lors desquelles la répression par les forces de l’ordre a fait sept morts, selon des organisations de défense des droits humains, de nouveaux appels à la mobilisation ont été lancés sur les réseaux sociaux pour le mercredi 16 et le jeudi 17 juillet, jour des élections municipales.

Cette vague de contestation d’une partie de la jeunesse togolaise a pris forme le 26 mai. Ce jour-là, Aamron publie une vidéo dans laquelle il appelle ses compatriotes à « faire un cadeau spécial » à Faure Gnassingbé pour son anniversaire, le 6 juin. En clair : sortir manifester son opposition à cet homme qui dirige le pays depuis 2005 et le décès de son père, Gnassingbé Eyadéma, lui-même arrivé au pouvoir en 1967. L’accession du fils à la présidence fut marquée par une terrible répression : 811 morts et 4 508 blessés, selon la Ligue togolaise des droits de l’homme. Depuis, d’autres mouvements de contestation sont apparus, comme en 2017 celui de Tikpi Atchadam, un opposant surgi hors des partis traditionnels.

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