« L’énergie masculine est bonne », déclarait, début janvier, le patron de Meta, Mark Zuckerberg, au micro de l’influenceur américain pro-Trump Joe Rogan. Le fondateur de Facebook disait vouloir insuffler davantage de masculinité dans son groupe et y réduire les politiques de diversité. Une façon de signifier son allégeance au président américain, mais aussi de marquer son appartenance à l’un des plus puissants « boys clubs » du monde. Avec d’autres personnalités de la tech, comme Elon Musk – Mark Zuckerberg avait menacé de l’affronter dans un combat de MMA en 2023 –, Peter Thiel ou l’investisseur Marc Andreessen, « Zuck » fait partie d’un clan d’hommes richissimes que l’on appelle les « broligarques » de la Silicon Valley.

Ces milliardaires blancs incarnent un pouvoir masculin décomplexé. Se disant lassés des questions de genre, ils prônent le retour à un leadership « alpha ». « Cette revirilisation du monde rejaillit sur les entreprises : certaines remettent en cause leurs politiques d’inclusion et de diversité, qui contrariaient l’entre-soi masculin », relève la Québécoise Martine Delvaux, autrice du livre Le Boys Club (Payot, 2021).
Ce retour du masculinisme est en train de traverser l’Atlantique. « En France, les stéréotypes de genre progressent dans la jeune génération. Les effectifs féminins diminuent dans les métiers d’ingénieur ou d’informaticien », souligne la sociologue Haude Rivoal, associée au Centre d’études de l’emploi et du travail et autrice du livre La Fabrique des masculinités au travail (La Dispute, 2021).
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