Pour nous aider à le repérer dans la foule de Midtown, un quartier de Manhattan, Arnaud (les prénoms des personnes citées ont été modifiés pour préserver leur anonymat), 25 ans, plaisante au téléphone : « Je suis habillé en financier typique. » Fausse bonne idée : dans le nouveau quartier de la finance de New York, les banques recrachent toutes les mêmes silhouettes clonées. Doudoune légère, AirPods vissés aux oreilles, pantalon bleu nuit fuselé. Difficile de le repérer grâce à cette seule description.

C’est là que se situent tous les gratte-ciel des grandes banques françaises, la « SoGé », comme les jeunes financiers aiment à rebaptiser la Société générale, mais aussi BNP Paribas et le Crédit agricole. Le tout à quelques pas de la dernière arrivée du quartier, la tour J.P. Morgan – l’une des banques américaines les plus cotées –, fièrement perchée sur ses échasses de bronze. Fidèle à son autodescription, Arnaud finit par apparaître, sourire tranquille, mains dans les poches de sa fine doudoune bleu marine. Il est loin le temps où, émerveillé, il levait systématiquement la tête vers les buildings qui fendent le ciel. Dorénavant, c’est d’un pas assuré qu’il foule la 52e Rue. Un an maintenant qu’il vit à New York et effectue sa mission comme analyste en financement structuré au Crédit agricole, grâce à un contrat de volontariat international en entreprise (VIE). Une formule encadrée par l’Etat français par le biais de l’agence Business France, conçue pour promouvoir à la fois l’emploi des jeunes et le développement des entreprises françaises à l’étranger.

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