• L’Anses a passé en revue 250 études les plus robustes sur les effets des ondes radiofréquences relatifs au risque de cancer.
  • Les résultats ne permettent pas d' »établir de lien de cause à effet entre exposition aux ondes et apparition de cancers », conclut l’agence sanitaire.
  • Elle appelle malgré tout à la prudence, avec un « usage modéré du téléphone portable », en particulier pour les enfants.

Des conclusions rassurantes… mais sans balayer les principes de précaution. Les ondes radiofréquences auxquelles expose l’usage du téléphone portable ne causent pas le cancer (nouvelle fenêtre), au vu des études scientifiques disponibles, affirme l’agence nationale de sécurité sanitaire. Elle renouvelle toutefois ses conseils de prudence, en particulier aux enfants, « face à des usages qui évoluent très vite ».

Dans un avis rendu ce mercredi 26 novembre (nouvelle fenêtre), qui actualise ses évaluations précédentes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) fait la synthèse des connaissances disponibles sur les effets des ondes radiofréquences relatifs au risque de cancer. 

Les cellules « arrivent à se réparer et reviennent à leur état initial »

« Nous nous sommes penchés sur les ondes radioélectriques, utilisées par les communications hertziennes, TV, radio, la téléphonie mobile, les objets communicants (nouvelle fenêtre), etc., et non les basses fréquences émises par les lignes à haute tension », résume à l’AFP Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques. « Il s’agit d’une question de santé publique : tout le monde y est exposé, de plus en plus jeune, avec 98% des plus de 12 ans qui utilisent un téléphone mobile dont les technologies évoluent, avec la 4G, la 5G… », observe-t-il.

L’Anses a ainsi passé au crible 250 travaux, jugés les plus robustes et pertinents, sur un millier de nouvelles études épidémiologiques (Mobikids) ou toxicologiques (National Toxicology Program) explorant l’éventualité d’un lien entre cancer et ondes radio depuis ses expertises sur les adultes, remontant à 2013, et les enfants, cette fois en 2016. Il en ressort que ces données scientifiques « conduisent à ne pas établir de lien de cause à effet (nouvelle fenêtre) entre exposition aux ondes et apparition de cancers » jusqu’ici, résume l’agence sanitaire.

Des études expérimentales montrent des altérations de cellules, mais celles-ci sont transitoires. « Lorsque l’exposition s’arrête, elles arrivent à se réparer et reviennent à leur état initial », précise la scientifique Hanane Chanaa, coordonnatrice de l’expertise. Et si chez l’animal aussi, les « éléments de preuve des effets » des ondes des téléphones portables (nouvelle fenêtre) vis-à-vis du cancer « sont limités », les études épidémiologiques chez l’humain, bien plus nombreuses qu’en 2016, « n’apportent pas d’éléments probants sur l’apparition de cancers », abonde Olivier Merckel, « même s’il ne faut pas oublier les petits signaux d’effets, observés dans les études en laboratoire »

Kit mains libres, haut-parleur… Comment « diminuer très fortement son exposition »

L’Anses, qui a organisé une consultation publique en 2024, n’exclut cependant pas que « de futurs travaux apportent des éléments nouveaux ». C’est pourquoi, face à des « usages qui évoluent très vite et peuvent générer d’autres effets sanitaires », elle maintient ses recommandations de prudence, en particulier pour les enfants (nouvelle fenêtre)

« Téléphoner dans de bonnes conditions de réception, utiliser un kit mains libres, un haut-parleur (nouvelle fenêtre)… cela éloigne le téléphone du corps, ce qui suffit à diminuer très fortement son exposition », énumère Olivier Merckel. Il préconise « une approche de précaution, en particulier pour les enfants, qui sont éminemment sensibles, avec un usage modéré du téléphone portable ».

Si haut-parleur et oreillettes ont réduit l’exposition directe de la tête, celle liée à l’environnement, surtout en ville, a augmenté avec l’explosion de l’usage des réseaux sociaux, la 4G et la 5G, la densification du réseau d’antennes relais… Mais elle demeure bien plus faible que la première. Ainsi, l’agence sanitaire appelle à maintenir « une vigilance continue et un suivi régulier » de l’exposition de la population, via les registres de cancer et une étude européenne est en cours (Cosmos). De nouvelles études « suggérant des effets sur la fertilité ou le fonctionnement cérébral » devront être scrutées.

M.L. avec AFP

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