Léa Drucker et Catherine Hiegel, dans « La Séparation », de Claude Simon, mise en scène par Alain Françon, aux Bouffes parisiens, le 18 septembre 2025.

Besoin de textes ? Besoin d’écrivains ? Besoin de langues ? L’irruption concomitante sur les planches parisiennes de Jon Fosse et de Claude Simon (1913-2005) installe l’automne théâtral sous le ciel de la haute littérature. Tandis que Jon Fosse (Prix Nobel de littérature 2023) se fait entendre au Théâtre de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) avec Et jamais nous ne serons séparés, Claude Simon impose la somptuosité de son verbe dans la salle à l’italienne des Bouffes parisiens où Alain Françon exhume de l’oubli l’unique pièce du Prix Nobel 1985 : La Séparation. Un texte né du roman L’Herbe (paru en 1958 aux Editions de Minuit) dont il reprend les thèmes et les motifs.

C’est d’ailleurs par des extraits de ce roman donnés à lire sur un tulle que s’ouvre et s’achève un spectacle qui en découd avec une écriture a priori peu destinée à l’oralité. Et d’autant plus à l’ère d’une communication elliptique qui chasse du paysage la complexité de la phrase. Celle de Claude Simon, qui préfère la description des situations à la narration d’une histoire, ne fait – et tant mieux – aucune concession à la facilité.

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