Depuis plus d’un mois, Elon Musk enchaîne les déclarations fracassantes sur les « fraudes massives » révélées par son nouveau département de l’efficacité gouvernementale (DOGE). L’homme d’affaires américain estime avoir mis le doigt sur des « centaines de milliards de dollars de fraude, de gaspillage et d’abus » au détriment de l’Etat fédéral. Ces abus profiteraient aux meilleurs ennemis de la galaxie trumpienne : les migrants, la « gauche radicale », les politiques de diversité, les médias progressistes et les pays étrangers. Mais, vérification faite, ces charges se révèlent truffées d’exagérations et d’inexactitudes factuelles.

A première vue, on pourrait voir dans cette communication offensive sur les « fraudes » une volonté authentique de réduire le déficit substantiel des Etats-Unis. Après tout, le magnat, inquiet de voir son pays sombrer dans la faillite, ne fait qu’appliquer la mesure la plus populaire du programme trumpien : la réduction du poids de l’Etat fédéral. Un écho à une vieille obsession des républicains – en 1981, le président Ronald Reagan promettait déjà d’« affamer la bête ».

On pourrait aussi croire que l’impétuosité de Musk pour mettre en œuvre ce chantier l’a simplement poussé à commettre quelques erreurs au passage. Mais cette déclaration de guerre brouillonne adressée à la « bureaucratie » américaine, qui rappelle les dénonciations trumpiennes d’une supposée « fraude électorale » orchestrée par les démocrates, sert d’abord des visées idéologiques.

Défendre et étendre son action

Mettre en avant des résultats rapides est un moyen, pour Elon Musk, de légitimer l’efficacité de sa méthode très contestée, y compris en justice. Et qu’importe que les 55 milliards de dollars (environ 52,5 milliards d’euros) qu’il prétend avoir déjà économisés, détaillés ligne par ligne sur un site spécifique, soient largement surestimés, avec, de surcroît, de nombreuses erreurs.

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