• Parmi les conséquences du changement climatique, des chercheurs mettent en avant la hausse de la consommation de boissons sucrées et de glaces.
  • Une étude parue dans la revue Nature a basé ses conclusions sur des achats de ménages américains sur une période de 15 ans.
  • Plus de sucre dans l’alimentation est associé à une hausse des risques pour la santé, notamment les pathologies cardio-vasculaires.

Une étude publiée en ce début de semaine observe que le réchauffement climatique pourrait dégrader la santé en augmentant la consommation de sucre, en particulier parmi les catégories sociales les plus défavorisées. Conduits aux États-Unis, ces travaux montrent que les individus se tournent plus volontiers vers les boissons sucrées et les glaces.

« Votre environnement influence indéniablement ce que vous mangez et la manière dont vous mangez, et le changement climatique en fait partie, avec la capacité d’influencer négativement votre santé », a commenté Duo Chan, chercheur à l’université de Southampton et coauteur de l’étude (nouvelle fenêtre) parue dans la revue Nature.

Des achats passés au peigne fin durant 15 ans

Les mécanismes mis en avant par les chercheurs apparaissent assez logiques : la chaleur accroît le besoin d’hydratation, ce qui peut pousser vers des produits réfrigérés et sucrés, particulièrement dans des régions habituées à ce type de consommation. Le hic ? Les graves problèmes de santé associés à une consommation excessive de sucre : obésité, diabète ou bien encore pathologies cardiaques…

Pour évaluer comment les variations climatiques peuvent influencer l’apport en sucre ajouté, les chercheurs ont analysé les données d’achats de nourriture de ménages étasuniens de 2004 à 2019 et les ont comparées aux données météorologiques de la région (température, vitesse du vent, précipitations…). Cette modélisation a conduit à une conclusion centrale : la consommation de sucre ajouté augmente de 0,70 gramme par personne et par jour pour chaque hausse de la température d’un degré Celsius, dans une fourchette de 12 à 30 degrés, principalement en raison de niveaux plus élevés de consommation de boissons sucrées, comme les sodas et les jus, et de desserts glacés.

Décrit à travers l’étude, cet effet se révèle encore plus important parmi les ménages ayant un faible niveau de revenu ou d’éducation. Lorsque l’on envisage les pires scénarios climatiques, on découvre que les personnes les plus défavorisées pourraient consommer jusqu’à 5 grammes de sucre supplémentaires par jour d’ici à la fin du siècle. Notons aussi que l’augmentation de la consommation de sucre s’est stabilisée lorsque les températures ont dépassé 30°C.

Pour rappel, l’American Heart Association (AHA) recommande aux hommes de ne pas consommer plus de 36 grammes de sucre ajouté par jour et aux femmes de ne pas dépasser 24 grammes. Or, une canette de soda contient déjà quelque 40 grammes de sucre.  Aux États-Unis, la majorité de la population se trouve bien au-delà de ces seuils, avec une consommation déjà deux à trois fois plus élevée que les quantités préconisées.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) souligne qu’une mauvaise alimentation fait partie des quatre principaux facteurs de risque des maladies non transmissibles, comme le diabète, le cancer et les pathologies cardio-vasculaires, responsables de plus de 70% des décès dans le monde et en augmentation.

TD avec AFP

Partager
Exit mobile version