• Le chanteur franco-israélien Amir faisait l’objet d’un appel au boycott avant son concert aux Francofolies de Spa, en Belgique, ce week-end.
  • Plusieurs artistes s’étaient joints à un collectif pro-palestinien pour dénoncer sa présence en tant qu’ancien soldat de Tsahal.
  • Sur scène, l’ex-finaliste de « The Voice » leur a répondu, déclarant notamment que « pour pouvoir progresser vers la paix, il faut savoir dialoguer ».

Il a chanté malgré la polémique. Le chanteur franco-israélien Amir s’est produit vendredi 18 juillet aux Francofolies de Spa, en Belgique, après avoir l’objet d’un appel au boycott de plusieurs artistes à l’affiche. Colt, Lovelace, Nicou, Lauravioli, Isaac, Libra Romea, CHOSE, SMR, Nkey et Mado s’étaient joints au collectif Liège Occupation Free pour dénoncer la présence de l’ex-finaliste de The Voice, lui reprochant notamment d’avoir été sergent dans les services de renseignements de l’armée israélienne.

Face au maintien d’Amir par les organisateurs, la chanteuse franco-suisse Yoa avait annulé sa participation. « Mes convictions sociales, politiques et humanistes vont à l’encontre du fait de partager la scène avec un artiste qui ne reconnaît pas le génocide en cours en Palestine, et ayant participé à des événements organisés en soutien à l’armée israélienne », avait-elle écrit sur Instagram.

Le dialogue, c’est nettement préférable aux anathèmes et aux boycotts

Amir

Silencieux tout au long de la semaine, Amir a finalement répondu à ses détracteurs depuis la scène du festival. « Ça fait depuis quelques jours que je découvre que l’amour, parfois, ça peut diviser. Et pourtant moi, j’ai pas cessé d’aimer. J’ai toujours chanté pour ceux qui souffrent, ceux qui pleurent, ceux qui doutent, ceux qui s’extasient… Et les douleurs du monde, me traversent tout comme elles vous traversent« , a-t-il lancé aux spectateurs, comme on peut le voir dans cette vidéo filmée par un spectateur.

« Je respecte ceux qui s’opposent à moi. Mais je pense que pour pouvoir avancer, il faut savoir s’écouter. Pour pouvoir progresser vers la paix, il faut savoir dialoguer parce que le dialogue, c’est nettement préférable aux anathèmes et aux boycotts », a poursuivi Amir, très ému. « J’estime qu’il est très important d’utiliser notre place d’artiste pour se montrer exemplaire, parce que je ne connais qu’une seule réponse à la haine, et c’est l’art. Et l’art, c’est nous, c’est vous, c’est ici, c’est maintenant, c’est la musique. »

Révélé au grand public grâce à sa participation à « The Voice » sur TF1, Amir Haddad, 41 ans, est né à Paris dans une famille juive séfarade originaire de Tunisie et du Maroc. Après avoir grandi à Sarcelles en Seine-Saint-Denis, il est parti à l’âge de 8 ans avec ses parents vivre en Israël. Là-bas, il a fait son service militaire obligatoire et a atteint le grade de sergent-chef dans les services de renseignements de Tsahal.

Le collectif Liège Occupation Free lui prête aussi des liens avec Le Foyer Juif (HaBayit HaYehudi – en hébreu) en raison de sa participation en 2014 à un concert de soutien organisé dans la colonie d’Hébron par Yoni Chetboun, un officier et ancien député de ce parti nationaliste. Rien ne prouve, en revanche, que le chanteur fait partie de ses membres, ni même de ses soutiens.

Jérôme VERMELIN

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