
Deux films révélés en mai à la Semaine de la critique, à Cannes, arrivent mercredi 17 septembre en salle : Nino, premier long-métrage de Pauline Loquès, et L’Intérêt d’Adam, le deuxième de Laura Wandel. Ava Cahen, déléguée générale de cette section parallèle du Festival, qui les a sélectionnés, interroge de jeunes réalisateurs et producteurs dans un livre d’entretiens, Nos premiers films (Marest, 188 pages, 19 euros).
Parmi les quelque 1 000 candidatures reçues chaque année pour la Semaine de la critique, dont environ 150 films français, qu’est-ce qui retient votre attention ?
Nous ne sélectionnons que des premiers ou deuxièmes films. Ce que l’on cherche avant tout, c’est à être surpris. La grande question est de savoir si l’on assiste à la naissance d’un cinéaste et si l’on peut projeter une carrière. Les premiers films doivent être un lieu de renouvellement d’images, de récits, de racines, de manières de faire et de penser le cinéma.
Qu’éprouvez-vous lorsque vous tombez sur un film que vous aimez ?
C’est très difficile de réinventer un regard, des perceptions. Mais lorsqu’un film y parvient, on sait qu’il se passe quelque chose. Par exemple, Les Fantômes [2024], premier long-métrage de Jonathan Millet, nous a donné l’impression de revisiter les codes du film d’espionnage en les reliant, par la sensorialité, à une dimension politique. Avec les premiers films, on rencontre un cinéaste, mais aussi parfois des acteurs, comme on rencontre un amoureux ou des amis. Ce n’est pas seulement intellectuel, c’est presque épidermique.
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