- Dans la station balnéaire de Saint-Vincent-sur-Jard (Vendée), les habitants se plaignent de voir les poubelles déborder.
- Finis les conteneurs publics, ils doivent badger pour déposer leurs déchets.
- Les touristes, eux, doivent payer 2,40 euros à chaque dépôt, mais ils ne le font pas toujours…
Suivez la couverture complète
Le 13H
Des poubelles qui débordent, c’est le nouveau décor de la petite station balnéaire de Saint-Vincent-sur-Jard (Vendée). « De prime abord, les élus, les responsables vont vous dire que ce sont des incivilités, que les gens n’utilisent pas le système »
, commente Michel, un retraité, dans le reportage du JT de TF1 visible ci-dessus. Mais pour lui, c’est le résultat d’une décision politique : celle de ne plus avoir de poubelles publiques.
Si les habitants de cette commune n’ont plus de taxe d’ordures ménagères, ils payent 197 euros leur abonnement annuel pour uniquement 6 ramassages de poubelles à domicile et 9 dépôts dans ces conteneurs. Avec ce système de redevance incitative, tout dépôt supplémentaire est facturé. « Avant, on avait des petites poubelles partout, et c’était propre… Quand on se promenait sur la plage, on ramassait quelque chose, on remontait sur le parking et on le mettait dans la poubelle. Maintenant, on ne le ramasse plus parce qu’on se dit ‘on va le mettre où ?' »
, renchérit Gérard, un autre retraité.
Pour les touristes, c’est 2,40 euros à chaque dépôt
Quant aux touristes, ils doivent scanner un QR code et payer 2,40 euros à chaque dépôt. « Souvent, il y a des sacs-poubelles partout, sur toute la hauteur de chaque côté, parce que les gens ne payent pas »
, déplore Olivier Roblès, un camping-cariste qui fait face depuis une semaine à ces dépôts sauvages à l’odeur parfois insoutenable.
Même les commerçants subissent cette situation. « Il y a deux ou trois jours, il y avait une grosse couche de bébé pleine dans notre poubelle. On retrouve aussi des serviettes hygiéniques, ce sont des choses dérangeantes. On n’est pas là pour ça non plus quand on vient travailler le matin »
, s’énerve Laëtitia Briant, responsable de rayon dans un magasin.
Ce système, voté par la communauté d’agglomération Vendée Grand Littoral, a coûté plus de 700.000 euros. Son objectif : réduire la quantité de déchets non recyclables. Mais même le maire y est aujourd’hui opposé. « La redevance incitative ne répond pas à des situations territoriales qui sont liées au tourisme et au vieillissement de notre population. On a créé une problématique sur des déchets là où il n’y avait pas de problème avant »
, pointe Olivier Dalmasso.
Un retour en arrière est-il envisagé ? Non, car le maire de Saint-Vincent-sur-Jard est le seul élu opposé à ce système. Ici, lors de la haute saison, la population est multipliée par dix et tous les matins, ces poubelles sont ramassées pour éviter une décharge sauvage XXL.