La dissolution annoncée ce dimanche soir par Emmanuel Macron est la sixième prononcée par un président de la Vᵉ République.
Avant lui, Jacques Chirac l’a fait une fois, François Mitterrand et Charles de Gaulle deux fois chacun.
Seule l’une d’entre elles a mené à une cohabitation.

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Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale

Une décision aussi rare que lourde de conséquence. Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation de nouvelles élections législatives. « Après avoir procédé aux consultations prévues à l’article 12 de notre Constitution, j’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l’Assemblée nationale », a déclaré le président de la République. Le scrutin aura lieu les 30 juin et 7 juillet prochain. 

Avant lui, trois autres chefs d’État de Vᵉ République ont procédé une dissolution : Jacques Chirac une fois, François Mitterrand deux fois et Charles de Gaulle deux fois. Une seule a mené à une cohabitation.  

Charles de Gaulle en 1962 et 1968

La première dissolution intervient en 1962. Le général de Gaulle la décide à la suite de l’adoption d’une motion de censure à l’initiative des socialistes, du MRP et des Indépendants, opposés à une révision constitutionnelle visant à instaurer l’élection du président de la République au suffrage universel direct. À l’issue, la majorité présidentielle l’emporte, ce qui permet au président de constituer une véritable majorité autour de lui. 

Le 30 mai 1968, Charles de Gaulle dissout à nouveau l’Assemblée élue un an plus tôt au terme des manifestations de Mai-68. Les élections se soldent par un raz de marée de droite, les gaullistes obtenant à eux seuls la majorité absolue.

François Mitterrand en 1981 et 1988

Au lendemain de son investiture présidentielle, le socialiste François Mitterrand dissout, le 22 mai 1981, l’Assemblée nationale élue en mars 1978 (à cette époque les législatives ne suivaient pas l’élection présidentielle, ndlr) où la droite disposait de la majorité absolue. Les socialistes obtiennent la majorité absolue au terme des élections de juin. Réélu en 1988, le président de la République dissout le 14 mai l’Assemblée élue en mars 1986, où la droite détenait la majorité absolue. Les élections qui suivent ne donnent cette fois qu’une majorité relative aux socialistes.

Jacques Chirac en 1997

À partir de mars 1997, des voix s’élèvent dans l’entourage de Jacques Chirac, élu en 1995, pour réclamer des législatives avant la date prévue de mars 1998. Le 21 avril, le chef de l’État annonce qu’il dissout l’Assemblée, arguant que la France a besoin « dès maintenant » d’un « nouvel élan ». La gauche se lance dans la campagne autour du nouveau concept de « gauche plurielle », regroupant PS, PCF, radicaux de gauche, Verts et Mouvement des citoyens. Au second tour, elle obtient en juin une majorité de 319 sièges, ouvrant la voie à une cohabitation jusqu’en 2002, la plus longue de la Vᵉ République.


J.F. avec AFP

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