« Steve Witkoff ne sait pas de quoi il parle », rapporte le quotidien allemand « Bild », citant un responsable ukrainien
L’émissaire américain Steve Witkoff s’est entretenu mercredi pendant trois heures avec Vladimir Poutine à Moscou, et les deux camps ont jugé ces discussions constructives. Pourtant, une nouvelle fois, la manière dont M. Witkoff mène les pourparlers avec la Russie préoccupe, rapporte le quotidien allemand Bild, samedi.
Selon le quotidien, Vladimir Poutine souhaite toujours contrôler entièrement les régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson et n’a proposé qu’un cessez-le-feu partiel – l’arrêt des attaques contre les infrastructures énergétiques et les grandes villes à l’arrière – mais pas un cessez-le-feu global.
Le « super envoyé spécial » de Donald Trump aurait aussi mal interprété les déclarations de Vladimir Poutine et les a prises pour une concession. Ainsi, le « retrait pacifique » exigé par la Russie des Ukrainiens des oblasts de Kherson et de Zaporijia a été compris par lui comme une proposition de « retrait pacifique » des Russes de ces mêmes régions. « Witkoff ne sait pas de quoi il parle », a résumé un responsable ukrainien auprès de Bild.
Le quotidien ajoute que lors du compte rendu de l’entretien l’émissaire spécial du président américain, auquel participait le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, et le vice-président, J. D. Vance, les alliés européens de Kiev ont eu l’impression que les Américains n’étaient pas encore parvenus à une position commune sur la situation.
Selon des sources du New York Post, il aurait même fait appel à des traducteurs du Kremlin lors de ses discussions avec Vladimir Poutine, en violation des pratiques diplomatiques américaines. « Je pense que M. Witkoff a adopté la stratégie du camp russe, avait commenté Volodymyr Zelensky, le 17 avril. Consciemment ou non, il propage des idées russes. Quoi qu’il en soit, cela ne sert à rien. »