• La tapisserie de Bayeux a été extraite jeudi de son musée en Normandie, actuellement fermé pour travaux.
  • L’œuvre qui doit être prêtée au Royaume-Uni en 2026, a été déplacée à proximité dans un lieu de conservation provisoire.

Elle n’avait pas quitté son musée depuis 1983. La tapisserie de Bayeux, broderie du XIe siècle longue de 70 mètres, a été extraite jeudi de son musée en Normandie, actuellement fermé pour travaux, et déplacée à proximité dans un lieu de conservation provisoire, a appris l’AFP vendredi de sources proches du dossier.

Les services de l’État avaient initialement annoncé que ce transfert à haut risque programmé jeudi était reporté en raison de la mobilisation sociale organisée ce jour-là dans le pays. Mais, face à la lourdeur du dispositif, ils ont finalement maintenu cette date, sans rendre publique l’opération, selon ces sources. 

Ce transfert était prévu de longue date dans le cadre des travaux en cours dans l’établissement mais il intervient quelques mois après la décision contestée du président Emmanuel Macron de prêter au Royaume-Uni cette œuvre classée par l’Unesco, afin de « revivifier » les liens entre les deux pays.

Extraction avec la plus grande précaution

Depuis 2020, des rapports d’experts ont minutieusement radiographié les dégradations qui fragilisent la tapisserie (24.204 taches, 9.646 trous, 30 déchirures…) ou alerté sur les « risques supplémentaires » que ferait courir son transport « au-delà d’une heure de trajet ». En 2021, les services du ministère de la Culture avaient eux-mêmes assuré que « l’œuvre n’était pas transportable avant d’être restaurée ».  Signe de sa fragilité, son extraction jeudi de la vitrine où elle était exposée depuis 1983 a été menée avec la plus grande précaution, ont précisé ces sources concordantes.

La tapisserie devait initialement être restaurée pendant 18 mois pendant les travaux du musée de Bayeux, mais le prêt annoncé par Emmanuel Macron en juillet a chamboulé ce calendrier. La rénovation a, depuis, été reportée sine die. Une pétition lancée en ligne contre ce prêt a recueilli à ce jour plus de 73.000 signatures.

A. LG avec AFP

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