Le 29 janvier 2002, George W. Bush rangeait une partie du monde islamique, en l’espèce l’Iran et l’Irak, au rayon « axe du Mal ». Le 5 juin 2009, Barack Obama, dans un discours prononcé au Caire, s’efforçait de réconcilier le monde musulman avec les Etats-Unis. Mardi 13 mai 2025, Donald Trump livrait les clés de son ambition au Moyen-Orient : la paix par le « business ». Compte tenu des désastres provoqués par Bush (junior) et le peu de succès obtenu par Obama dans la région, comment évaluer la doctrine Trump ?

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Ce n’est pas un hasard : le 47e président américain a théorisé – exercice peu fréquent chez lui – sa posture moyen-orientale à Riyad, dans l’un des palais de la maison Saoud. Miroirs, dorures, sol en marbre, air conditionné et parfum d’ambiance, il est ici chez lui. Depuis 1945, a-t-il rappelé, la monarchie saoudienne est le grand allié de l’Amérique au Moyen-Orient – Israël viendra plus tard.

Mais, entre Trump et les familles régnantes de la côte ouest du Golfe, les liens sont plus profonds encore. L’Américain et les émirs pratiquent la même forme de gouvernance : intérêts publics et privés sont confondus. Les affaires de la Trump Organization dépendent largement des contrats qu’elle négocie dans cette région.

Le grand pardon

Mais là n’est pas l’essentiel. Le fond du discours de Riyad, c’est la version trumpiste d’un vieux modèle de politique étrangère américaine : l’école dite « réaliste ». Le réalisme est ici non pas tant au service de la sécurité de l’Amérique que d’abord destiné à accroître sa richesse. La paix par le contrat commercial – et rien d’autre.

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Trump règle son compte à l’école « idéaliste ». Celle-ci tient que la sécurité de l’Amérique passe par la diffusion universelle du mode de gouvernement démocratique. Pour s’en tenir à quelques noms aux XXe et XXIe siècles, cette approche était celle de Woodrow Wilson, John Kennedy, Jimmy Carter, Ronald Reagan, Bill Clinton, George W. Bush et Joe Biden.

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