« Faustus in Africa ! », d’après « Faust », de Goethe, mis en scène par William Kentridge avec la Handspring Puppet Company.

Trente ans ont passé depuis la création de Faustus in Africa ! par le metteur en scène William Kentridge et la troupe de marionnettistes de la Handspring Puppet Company. Trente ans qui n’ont pas émoussé la pertinence du choix fait, à l’époque, par l’artiste sud-africain : peindre le Faust de Goethe en colonialiste lancé à l’assaut de l’Afrique. C’est au Théâtre de la Ville, à Paris, dans le cadre du Festival d’automne, que ressuscite une représentation que l’actualité marque au fer rouge.

Né en 1995, juste après les premières élections démocratiques en Afrique du Sud signant la fin du régime de l’apartheid, le spectacle prenait alors acte d’une paix négociée au détriment de la justice par des partis gouvernementaux opposés mais qu’unissait le désir de soustraire le pays aux conflits et à la guerre civile. Pour le metteur en scène, le pacte conclu entre les Afrikaners, les Sud-Africains blancs au pouvoir jusqu’alors, et le mouvement de libération dirigé par Nelson Mandela « signifiait aussi qu’il n’y aurait aucun décompte de ce que les tenants de l’apartheid avaient fait ».

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