Dans le roman de Fabrice Caro, Samouraï (Gallimard, 2022), le héros, chargé d’entretenir la piscine de ses voisins, répugne à lui infliger un « choc de chlore » de peur de déranger les notonectes et grenouilles qui s’y prélassent. On imagine que Warren Buffett n’aurait pas les mêmes scrupules. Le financier, qui aime à raconter comment sa passion pour le Coca-Cola Cherry l’a conduit à investir dans le géant agroalimentaire, vient, en effet, de jeter son dévolu sur un producteur de dérivés chlorés et autres plastiques PVC.

Sa holding Berkshire Hathaway a annoncé, jeudi 2 octobre, l’acquisition d’OxyChem, la branche chimie du pétrolier Occidental Petroleum, pour 9,7 milliards de dollars (8,3 milliards d’euros) payés en cash. Une goutte d’eau pour un groupe qui dispose de 344 milliards de dollars de trésorerie, mais une transaction lourde de symboles.

D’abord parce que cela faisait trois ans que Berkshire n’avait pas réalisé de grosse acquisition, faute d’opportunités, répétait à l’envi M. Buffett, aussi amateur de « deals » que le président américain, Donald Trump, mais seulement pour s’inscrire dans le long terme. Surtout, ce rachat est sans doute le dernier du sage d’Omaha. Même s’il compte rester président, le légendaire investisseur, 95 ans, a promis de transmettre les rênes d’ici à la fin de l’année à son successeur désigné Greg Abel, 62 ans.

Warren Buffett, président de Berkshire Hathaway, à l’écran, lors de l’assemblée annuelle des actionnaires de Berkshire Hathaway Inc, à Omaha, Nebraska, États-Unis, le 3 mai 2025.

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