
Attirer au Musée des arts asiatiques Guimet, à Paris, un public plus jeune et plus large, telle est la mission qu’a confiée la direction de l’établissement aux deux commissaires de l’exposition « Manga. Tout un art ! ». La bande dessinée japonaise, qui s’est fortement ancrée dans la culture populaire en France depuis plusieurs décennies, est le medium rêvé. Outre le plébiscite du public, l’imaginaire des auteurs qui ont forgé le 9e art nippon fait un formidable écho aux arts et récits anciens. Le Musée Guimet en avait d’ailleurs déjà conscience lorsqu’il consacra une modeste section au manga dans son exposition « A la cour du prince Genji. 1 000 ans d’imaginaire japonais », en 2024.
Pour les faire entrer en résonance, les commissaires Estelle Bauer, conservatrice des collections Japon du musée, et Didier Pasamonik, issu du monde de la BD, ont fragmenté leur propos en trois espaces s’étalant sur 1 000 mètres carrés. Le rez-de-jardin consacré à la partie principale sur le manga part des prémices de la BD dans la presse satirique du XIXe siècle portée dans l’Archipel par l’Anglais Charles Wirgman (1832-1891) et son Japan Punch ou encore le Français Georges Bigot (1860-1927) dans Tôbaé, pour s’achever sur l’influence du manga dans la mode.
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