« En raison de la poursuite au cours des derniers mois, par l’Azerbaïdjan, d’actions unilatérales dommageables pour la relation » entre Paris et Bakou, la France a rappelé « pour consultations » son ambassadrice, Leyla Abdullayeva, a annoncé, mardi 16 avril, le ministère des affaires étrangères français.

Le chef de l’Etat Emmanuel Macron « a reçu aujourd’hui notre ambassadrice à ce sujet. Il a regretté les actions de l’Azerbaïdjan et exprimé le souhait d’une clarification par la partie azerbaïdjanaise de ses intentions », selon le communiqué du ministère diffusé dans la soirée.

« La France rappelle son soutien à la normalisation des relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, dans le respect du droit international et de l’intégrité territoriale des deux pays. Cette normalisation bénéficiera aux deux pays et à l’ensemble de la région », y poursuit le Quai d’Orsay.

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Détérioration des relations liée aux tensions dans le Haut-Karabakh

Les relations entre la France et l’Azerbaïdjan se sont détériorées ces derniers mois, le chef de l’Etat azerbaïdjanais Ilham Aliev reprochant à Paris de soutenir l’Arménie dans le conflit territorial entre Erevan et Bakou dans le Haut-Karabakh, qui s’est durci ces dernières années.

En septembre, Bakou a notamment déclenché une offensive éclair qui a conduit à la capitulation des séparatistes arméniens. La quasi-totalité de la population arménienne de la région – plus de 100 000 personnes sur 120 000 – a depuis fui vers l’Arménie. Les pays deux voisins et ex-républiques soviétiques s’étaient déjà affrontés dans deux guerres pour le contrôle de ce territoire : la première, de 1988 à 1994, qui s’est soldée par la victoire de l’Arménie ; la deuxième, qui a duré 44 jours en en 2020, et qui a inversé le rapport de force avec la victoire écrasante de l’Azerbaïdjan.

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Bakou et Erevan ont récemment annoncé leur volonté de normaliser leurs relations. Dans ce dossier, la France, terre d’accueil d’une importante diaspora arménienne, s’est dite prête à participer aux efforts de médiation, tout en affichant son soutien sans faille à l’Arménie.

Début avril, Paris a déploré la prolongation de la détention provisoire en Azerbaïdjan d’un ressortissant français accusé d’espionnage, des allégations que les autorités françaises ont « catégoriquement » rejetées à plusieurs reprises. Trois semaines après son arrestation, Bakou avait annoncé l’expulsion de deux diplomates français, avant que la France n’annonce le lendemain une mesure réciproque identique, le point culminant des fortes tensions dans les relations bilatérales.

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Le Monde avec AFP

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