Après avoir passé plusieurs jours à être jury du grand oral du baccalauréat, François (qui souhaite rester anonyme) est passablement agacé. « Je me demande ce que j’examine et pourtant cette évaluation compte pour 10 % de la note finale du bac », s’énerve ce professeur de sciences économiques et sociales de l’académie de Bordeaux. Parmi les dizaines de candidats qu’il a reçus, il en a vu « réciter des textes qui ne pouvaient pas être les leurs ». « J’ai parfois l’impression d’être un professeur du Cours Florent [l’école de théâtre]. Je ne sais pas comment a été préparé l’exposé et je n’ai pas les moyens de le vérifier », expose-t-il.

A côté des sujets types fournis depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux, les intelligences artificielles (IA) génératives, utilisées de plus en plus fréquemment par les élèves, viennent troubler les enseignants interrogés. « On se retrouve avec des exposés bien écrits avec des références qui tombent naturellement mais qui sonnent creux », affirme François, à qui les inspecteurs ont transmis une « consigne claire » : « Ne pas sanctionner un élève qui a utilisé une IA », rapporte-t-il.

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