Dans un message posté lundi matin sur le réseau X, Jordan Bardella a réclamé un débat avec Jean-Luc Mélenchon.
Le leader de La France Insoumise lui a opposé une fin de non-recevoir, rappelant que le candidat du Nouveau Front populaire à Matignon n’était pas encore désigné.
Le président du Rassemblement national chercherait-il à appuyer un point de tension majeur entre les partis de gauche ?

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Jordan Bardella vs. Jean-Luc Mélenchon en prime time ? Le match n’aura pas lieu. Au lendemain du premier tour des élections législatives qui a placé le Rassemblement national en tête, son président a lancé l’invitation au leader de la France insoumise ce lundi matin. « Après ce premier tour, deux choix s’offrent aux Français. Soit l’alliance du pire et l’extrême gauche au pouvoir. Soit l’Union nationale, la République et ses valeurs. Je suis donc prêt à débattre avec Jean-Luc Mélenchon. Les Français veulent de la clarté« , a-t-il écrit sur le réseau X.

« Monsieur Bardella a raison, il y a besoin d’un débat entre les deux projets pour les Français« , lui a répondu l’intéressé. « Le candidat du Nouveau Front populaire pour la primature n’a pas été désigné« , a-t-il toutefois rappelé. « Il doit donc s’adresser aux Insoumis, premier mouvement en nombre d’élus au premier tour du Nouveau Front populaire. Pour cela, il doit solliciter Manuel Bompard, son coordinateur, Mathilde Panot, présidente du groupe ou Clémence Guetté, coordinatrice du programme. »

Une manière de diviser le Nouveau Front populaire ?

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Jordan Bardella s’attendait-il à une réponse positive ? Lors de la campagne du premier tour, il a participé à deux débats télévisés avec le Premier ministre Gabriel Attal sur TF1 et France 2, le Nouveau Front populaire étant représenté respectivement par le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard et le secrétaire général du Parti Socialiste Olivier Faure. En appelant à une confrontation avec Jean-Luc Mélenchon, le président du RN cherche peut-être aussi à souligner un point de tension au sein du Nouveau Front populaire.

Durant la campagne du premier tour, le « cas Mélenchon » a beaucoup fait parler à gauche. « Je ne m’élimine pas, mais je ne m’impose pas« , avait déclaré le principal intéressé à propos d’une entrée à Matignon le 12 juin dernier sur France 2. « J’ai l’intention de gouverner ce pays », allait-il préciser dix jours plus tard sur France 5. Mais tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Pour François Ruffin, en rupture avec le leader de La France Insoumise, ce dernier est « un obstacle » à une victoire de la gauche.

Marine Tondelier se dit prête à débattre

« Il faut qu’il se mette de côté, qu’il se taise« , lui a recommandé l’ancien président François Hollande, rival potentiel dans la course à Matignon bien qu’il s’en défende jusqu’ici. « Mélenchon ne sera pas Premier ministre« , a pour sa part tranché la secrétaire générale des Écologistes, Marine Tondelier. 

Dans un message posté en fin de matinée sur X, celle-ci répond d’ailleurs à la proposition de Jordan Bardella. « Nous nous sommes répartis les débats au sein du Nouveau Front Populaire. Après Manuel Bompard et Olivier Faure, c’est à mon tour de représenter notre coalition au 3e débat. Dois-je comprendre que vous n’osez pas débattre avec moi ?« .

Ces dissensions se retrouvent également dans le mode de désignation d’un éventuel Premier ministre issu du Nouveau Front populaire, en cas de victoire dimanche prochain. Du côté de LFI, majoritaire en nombre de députés dans l’Assemblée sortante et sans doute dans la prochaine, il va de soi que l’hôte de Matignon devra provenir de ses rangs. Avant le premier tour, le patron du PS Olivier Faure a lui plaidé pour un vote, estimant que « dans la situation actuelle, vous avez une voix de plus pour les socialistes, les écologistes et les communistes rassemblés« .


Jérôme VERMELIN

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