Jerry Greenfield, à gauche, et Ben Cohen, fondateurs de Ben & Jerry’s, à Burlington, dans le Vermont, le 15 juin 1987.

L’un des cofondateurs de la célèbre marque américaine de crèmes glacées Ben & Jerry’s, Jerry Greenfield, a annoncé, mercredi 17 septembre, quitter l’entreprise, vendue à Unilever en 2000, en raison de désaccords sur les « valeurs » de l’entreprise. La marque, connue pour son activisme politique, n’avait notamment pas réussi, en 2022, à empêcher Unilever de vendre ses glaces dans les colonies de Cisjordanie, ce qui, selon elle, était contraire à ses valeurs.

« C’est avec le cœur brisé que j’ai décidé que je ne pouvais plus, en toute conscience, et après 47 ans, rester un employé de Ben & Jerry’s », a annoncé M. Greenfield, dans une lettre postée mardi soir sur X par son cofondateur Ben Cohen.

Fondée en 1978, Ben & Jerry’s est une entreprise revendiquant ses engagements en faveur de la protection de la nature, du respect des droits humains ou de la question des inégalités. Lors de son rachat par Unilever en 2000, elle s’était expressément réservée le droit de préserver son « intégrité » avec un conseil d’administration indépendant.

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Ben Cohen expulsé d’une audition parlementaire

Unilever est en train de scinder sa division glaces sous le nom de « The Magnum Ice Cream Company », qui deviendra une entreprise séparée en novembre, basée à Amsterdam et cotée principalement sur la place néerlandaise.

L’entreprise « a été réduite au silence, mise à l’écart par crainte de contrarier le pouvoir », à un moment où l’administration américaine « s’attaque aux droits civiques, au droit de vote, aux droits des immigrants, des femmes et de la communauté LGBTQ », a poursuivi M. Greenfield dans sa lettre. « Il est profondément décevant de constater que cette indépendance, fondement même de notre vente à Unilever, a disparu », a-t-il ajouté.

Les relations d’Unilever avec sa filiale Ben & Jerry’s ont été marquées à plusieurs reprises ces dernières années par des tensions, notamment sur des questions politiques et sociales. Ben Cohen et Jerry Greenfield avaient demandé la semaine dernière dans une autre lettre ouverte à ce que la marque regagne son indépendance.

« Nous ne partageons pas le point de vue de M. Greenfield et avons souhaité engager un dialogue constructif avec les deux cofondateurs sur la manière de renforcer la position forte de Ben & Jerry’s dans le monde, fondée sur ses valeurs », a réagi un porte-parole de l’entreprise.

En mai, Ben Cohen, avait été expulsé d’une audition parlementaire à Washington après avoir dénoncé le soutien du gouvernement américain à Israël dans sa guerre à Gaza.

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Le Monde avec AFP

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