Le Premier ministre israélien est arrivé à Washington ce dimanche.
Donald Trump, qui le recevra mardi, a intérêt à ce que le cessez-le-feu tienne.
Mais l’aile droite du fragile gouvernement Nétanyahou veut poursuivre les hostilités.

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Un accord de trêve à Gaza enfin trouvé

Benyamin Nétanyahou, s’entretient ce lundi 3 février à Washington avec son allié américain de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza. Celle-ci devrait permettre de définir les conditions de restitution de la cinquantaine d’otages toujours aux mains des factions palestiniennes, et de mettre fin à cette guerre déclenchée le 7 octobre 2023. Le lendemain, le Premier ministre israélien sera reçu par Donald Trump, lequel s’est dit convaincu que « les discussions progressent ».

Arrivé dimanche à Washington, Benyamin Nétanyahou sera le premier dirigeant étranger à être reçu par le président américain depuis son investiture le 20 janvier dernier. Ce symbole de l’alliance indéfectible entre les deux pays n’empêche pas de constater que le Premier ministre israélien arrive aux États-Unis dans une situation ambiguë. 

Sa visite coïncide avec la reprise cette semaine des négociations, par médiateurs interposés, entre Israël et le Hamas sur la deuxième phase du cessez-le-feu. Celle-ci est censée permettre la libération des derniers otages retenus dans la bande de Gaza et la fin définitive de la guerre. Elle intervient aussi alors qu’Israël mène depuis le 21 janvier une vaste opération militaire dans le nord de la Cisjordanie. 

Nétanyahou s’entretient ce lundi avec Steve Witkoff, envoyé spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, qui enchaînera dans la semaine avec les autres médiateurs, qataris et égyptiens, dans ce dossier. Le dirigeant israélien a indiqué qu’il évoquerait le lendemain avec Donald Trump « la victoire contre le Hamas, le retour de tous nos otages et la lutte contre l’axe iranien ». Au terme des libérations intervenues au cours de la première phase du cessez-le-feu, entré en vigueur le 19 janvier, le Hamas détiendra encore une cinquantaine d’otages, morts ou vivants.

Les discussions sur le Moyen-Orient avec Israël et plusieurs autres pays progressent

Donald Trump

Les discussions à venir porteront notamment sur « la prévention d’un retour à la guerre, le retrait militaire » israélien de Gaza et « les critères » des échanges entre les derniers otages israéliens et les prisonniers palestiniens, selon un responsable du Hamas. Après le Premier ministre israélien, Donald Trump doit recevoir le roi Abdallah II de Jordanie le 11 février. Quant au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, il lui a assuré ce week-end que le monde comptait sur lui pour obtenir un accord de paix « permanent ». « Les discussions sur le Moyen-Orient avec Israël et plusieurs autres pays progressent », a estimé le président américain lundi.

Dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a proposé de faire « tout simplement le ménage » à Gaza, en transférant les Palestiniens dans des lieux « plus sûrs » comme l’Égypte ou la Jordanie, suscitant une levée de boucliers sur la scène internationale. Il a par ailleurs débloqué la livraison à Tsahal de bombes de 2000 livres (environ 900 kilos), que son prédécesseur, Joe Biden, avait suspendue. Et annulé des sanctions financières contre des colons israéliens, accusés de violences contre des Palestiniens.

Un cessez-le-feu nécessaire pour Trump

Pour le président américain, les cessez-le-feu entre Israël et ses ennemis est crucial, qu’il s’agisse du Hamas à Gaza, ou du Hezbollah au Liban. Ses conseillers lui « affirment que la reprise des combats au Moyen-Orient l’empêcherait de s’attaquer à (…) ses priorités les plus urgentes », estime le groupe de réflexion Soufan Center. Notamment la lutte contre l’immigration illégale venue du Mexique, ou la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Mais les tensions croissantes en Cisjordanie occupée, où l’armée israélienne mène des opérations meurtrières depuis plusieurs semaines, pourraient s’inviter dans les discussions. La présidence palestinienne a ainsi dénoncé le « nettoyage ethnique » commis selon elle par Israël, selon son porte-parole. Nabil Abou Roudeina a appelé Washington à « intervenir (…) avant qu’il ne soit trop tard ».

Les discussions porteront aussi sur les concessions que Benyamin Nétanyahou devra accepter pour relancer la normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, essentielle pour les Américains, et qui semblait en bonne voie jusqu’au 7 octobre 2023. Depuis, Ryad martèle qu’elle ne sera pas possible sans qu’une solution viable soit trouvée pour les Palestiniens. Or, une partie de la coalition gouvernementale israélienne veut reprendre les combats à Gaza dès la fin de la première phase de l’accord de cessez-le-feu.

Le chef du gouvernement israélien pourrait donc devoir « choisir entre une relation privilégiée avec le président américain, ou le maintien de sa coalition », résume Céline Touboul, codirectrice de la Fondation pour la coopération économique (ECF), à Tel-Aviv. De son côté, Donald Trump, qui commence tout juste un mandat qui sera le dernier, avec une opposition démocrate encore groggy après la déroute électorale de novembre, subit beaucoup moins de pression politique intérieure et pourrait se montrer inflexible avec son allié israélien.


F.Se avec AFP

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