Quand on examine la situation en Israël, on peut considérer que les pessimistes avaient raison. Après une année aussi difficile, ne pouvons-nous pas concéder que la droite israélienne, qui nous avait alertés sur ce qu’était le véritable objectif de l’ennemi, disait vrai ? La cruauté des événements du 7 octobre 2023 ne laisse planer aucun doute : le but du Hamas n’était pas de mettre un terme à l’occupation mais de déclencher une guerre totale d’annihilation d’Israël.

Il est également évident que le Hezbollah, qui ne pouvait arguer d’une occupation israélienne du Liban, était en train de préparer le terrain aux objectifs apocalyptiques de l’Iran. Aujourd’hui, la Cisjordanie entre, elle aussi, en ébullition à un rythme inquiétant. Des régions entières d’Israël sont devenues des territoires déserts. Des milices de pays comme le Yémen lancent des missiles et des drones sur nos villes. Les hommes du Hamas restent retranchés dans leurs tunnels avec leurs otages, détenant ceux-ci dans des conditions inhumaines. Et le pays qui supervise cette symphonie chaotique est l’Iran, qui continue d’en appeler à la destruction d’Israël. N’est-il pas juste d’admettre que la droite l’avait prédit ?

Quelque chose de fondamental fait néanmoins que les pessimistes ont toujours tort : le pessimisme n’est pas une vision objective de la réalité ; il est une expression de la peur qui bloque tout progrès. Quand le pessimisme s’empare des esprits, une réalité lugubre devient presque inévitable. Ce n’est pas un hasard si le gouvernement le plus à droite – et le plus pessimiste – de l’histoire d’Israël est à l’origine du plus grand désastre arrivé au peuple juif depuis l’Holocauste.

Société déchirée

Un an après les événements du 7-Octobre, ni la fin de la guerre ni la perspective d’un cessez-le-feu, encore moins une solution diplomatique, ne semblent en vue. Israël a certes réussi à affaiblir le Hamas et à frapper le Hezbollah. Mais après le 7-Octobre, l’opinion publique espérait que le gouvernement assumerait sa responsabilité et laisserait sa place. Il n’en est rien : le premier ministre refuse d’admettre qu’il a échoué, empêche que soit mise en place une commission d’enquête sur le 7-Octobre et se montre incapable de restaurer la confiance parmi les citoyens.

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En dépit de la résilience montrée par ces derniers, la faiblesse de Netanyahou frappe par son évidence. Il ne dispose d’aucun plan de long terme au-delà de sa propre survie. Il demande de le laisser parvenir à une « victoire totale », mais personne ne sait à quoi cela ressemblera. Il ajourne le retour des otages, alors que la plupart des Israéliens considèrent cet objectif comme crucial. Sa coalition échoue sur tous les plans : l’économie du pays vacille, la sécurité nationale et celle de chacun n’ont jamais été aussi compromises et les familles déplacées ne peuvent retourner chez elles. Les formations ultraorthodoxes persistent à revendiquer des privilèges particularistes [dont celui d’éviter le service militaire] alors que des soldats se sacrifient.

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