Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lors d’une cérémonie de commémoration lors du Jour de la Shoah, au mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem, le 6 mai 2024.

Le premier ministre israélien a affirmé, jeudi 9 mai, au lendemain des menaces américaines de suspension des livraisons d’armes à son allié historique, que si Israël devait « tenir seul », il combattrait « seul », selon un communiqué de son bureau. « Si nous devons tenir seuls, nous tiendrons seuls. Je l’ai déjà dit, s’il le faut, nous combattrons avec nos ongles », a ajouté Benyamin Nétanyahou.

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L’armée israélienne « a suffisamment d’armement pour accomplir sa mission à Rafah », a assuré de son côté le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée, jeudi.

Les forces de l’Etat hébreu ont bombardé jeudi la bande de Gaza, au moment où les Etats-Unis menaçaient de cesser leurs livraisons d’armements à Israël en cas d’offensive majeure dans la ville surpeuplée de Rafah, située au sud de l’enclave palestinienne, à la frontière avec l’Egypte.

Blinken réaffirme l’opposition de Washington à tout déplacement de Palestiniens à Gaza

Les Etats-Unis restent opposés à tout déplacement contraint de Palestiniens sur fond de menace d’une offensive militaire majeure d’Israël à Rafah, a indiqué jeudi le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, dans un appel téléphonique au ministre des affaires étrangères égyptien, Sameh Choukri.

Le chef de la diplomatie américaine a réaffirmé la « position claire du président Joe Biden selon laquelle les Etats-Unis ne soutiennent pas une opération militaire majeure à Rafah et rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza », a déclaré son porte-parole, Matthew Miller, rendant compte de l’appel avec le ministre égyptien. M. Blinken « a également exprimé le soutien des Etats-Unis à la réouverture du point de passage de Rafah et à la poursuite de l’acheminement d’une aide humanitaire qui est urgente », a ajouté M. Miller.

Mardi, l’armée israélienne a déployé des chars dans Rafah et pris le contrôle du passage frontalier avec l’Egypte, verrouillant la principale porte d’entrée pour les convois d’aide humanitaire vers le territoire palestinien assiégé.

M. Blinken a par ailleurs remercié l’Egypte pour sa médiation dans les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu à Gaza en échange de la libération des otages détenus par le Hamas.

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Le directeur de la CIA, William Burns, qui s’est fortement impliqué dans les pourparlers, rentre vendredi aux Etats-Unis, a affirmé de son côté un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby. Selon lui, les parties « n’ont pas comblé » leurs divergences, mais les Etats-Unis « n’abandonnent pas tout espoir » que les discussions débouchent sur un accord. Les négociateurs israéliens et ceux du Hamas ont également quitté Le Caire après cette dernière série de pourparlers indirects.

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Le mouvement palestinien a estimé, tôt vendredi, après le départ de sa délégation d’Egypte, que la « balle est entièrement dans le camp » d’Israël en vue d’un accord de trêve dans la bande de Gaza. « La délégation de négociation a quitté Le Caire en direction de Doha. L’occupation [le nom que donne le Hamas à Israël] a rejeté la proposition soumise par les médiateurs que nous avions acceptée », a indiqué le mouvement islamiste palestinien dans une lettre envoyée à d’autres factions.

Israël a répondu que cette proposition était « loin de ses exigences » et répété son opposition à un cessez-le-feu définitif tant que le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu’il considère comme une organisation terroriste, comme les Etats-Unis et l’Union européenne, ne serait pas vaincu.

A Gaza, l’aide est « complètement paralysée », avertit l’ONU

La fermeture par Israël des points de passage névralgiques vers la bande de Gaza a coupé les principales vannes d’acheminement de l’aide, le carburant en particulier, et rendu les opérations humanitaires pratiquement impossibles, a averti jeudi un haut fonctionnaire des Nations unies (ONU) dans un entretien avec l’Agence France-Presse (AFP).

Bien qu’Israël affirme avoir rouvert Kerem Shalom, mercredi, Andrea De Domenico, le chef du bureau de l’agence humanitaire des Nations unies (OCHA) dans les territoires palestiniens occupés, estime que l’acheminement de l’aide reste « extrêmement difficile ».

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« C’est fou », les Israéliens « ont des chars partout, des troupes sur le terrain, ils bombardent la zone à l’est de Rafah et ils veulent que nous allions chercher du carburant ou des produits de base » dans ces zones de guerre ? « Ils savent que nous ne pouvons tout simplement pas y aller », lâche M. De Domenico.

Le point de passage de Rafah, par lequel passe tout le carburant destiné à Gaza, reste fermé. Or, « à Gaza, il n’y a pas de stocks de carburant ». Cela signifie qu’« il n’y a pas de mouvements » et « cela paralyse complètement les opérations humanitaires », selon M. De Domenico.

L’UNRWA ferme son QG de Jérusalem-Est après une tentative d’incendie

L’agence onusienne des réfugiés palestiniens, l’UNRWA, a, elle, annoncé, jeudi soir sur X, qu’elle fermait son QG de Jérusalem-Est « jusqu’à ce que la sécurité soit rétablie ».

« Des Israéliens ont mis le feu deux fois au périmètre du QG de l’UNRWA dans Jérusalem-Est occupée », ce alors que « du personnel de l’UNRWA et d’autres agences de l’ONU étaient présents » à l’intérieur, a expliqué Philippe Lazzarini. Il a dénoncé un « deuxième incident odieux en moins d’une semaine », commis, selon lui, par des « extrémistes » et dans lequel « les vies d’employés de l’ONU ont été mises gravement en danger ».

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« Bien qu’il n’y ait eu aucune victime parmi notre personnel, l’incendie a causé d’importants dégâts aux espaces extérieurs », précise le communiqué. « Il est de la responsabilité de l’Etat d’Israël, en tant que puissance occupante, de veiller à ce que le personnel et les installations des Nations unies soient protégés à tout moment. »

Le Hezbollah bombarde le nord d’Israël en riposte à la mort de combattants

Le Hezbollah a annoncé, jeudi, avoir bombardé une position militaire israélienne en riposte à la mort de plusieurs de ses membres dans une frappe survenue le matin même dans le sud du Liban, frontalier du nord d’Israël. Quatre combattants du Hezbollah ont été tués dans une frappe sur une voiture à Bafliyeh, à une quinzaine de kilomètres de la frontière avec Israël, a déclaré une source sécuritaire à l’AFP. La formation pro-iranienne a confirmé la mort de trois de ses combattants.

Dans un communiqué en début de soirée, le Hezbollah a annoncé avoir visé à l’aide de « drones d’attaque » une position militaire dans le nord d’Israël. Il a précisé qu’il s’agissait d’une riposte « à l’assassinat » de ses membres à Bafliyeh. La défense civile libanaise avait confirmé un bilan de quatre morts dans la frappe, et l’Agence nationale d’information a fait état de « plusieurs morts dans une frappe de l’aviation israélienne sur la route menant à Bafliyeh ».

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L’armée israélienne a, de son côté, annoncé dans un communiqué que le nord d’Israël avait été visé à plusieurs reprises depuis le pays du Cèdre et assuré avoir « intercepté deux drones en territoire libanais ».

Israël annonce que trois de ses soldats ont été blessés dans un « tunnel piégé » à Rafah

L’armée israélienne a annoncé que trois de ses soldats avaient été légèrement blessés, jeudi, dans un « tunnel piégé » à Rafah, où des troupes israéliennes mènent des incursions depuis mardi. « Les soldats ont été évacués vers l’hôpital pour être soignés », a-t-elle ajouté dans un communiqué.

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