• L’ancien attaquant international Bernard Lacombe est décédé ce mardi 17 juin.
  • Sélectionné 38 fois avec l’Équipe de France, il a passé l’essentiel de sa carrière aux Girondins de Bordeaux et à l’Olympique lyonnais.
  • Il s’était retiré de la direction de l’OL en 2019.

Buteur, entraîneur, dirigeant… Bernard Lacombe est mort à l’âge de 72 ans ce mardi 17 juin, après une vie passée à se consacrer au football. S’il a fait l’essentiel de sa carrière à Lyon, son club de cœur, c’est avec Bordeaux et les Bleus, champions d’Europe en 1984, que cet attaquant a connu la gloire. Malade, il était hospitalisé depuis le mois de janvier dans un établissement de la région lyonnaise.

Deuxième meilleur marqueur de l’histoire du Championnat de France (255 buts en 497 matches) derrière l’Argentin Delio Onnis (299 buts), ce finisseur hors pair a incarné mieux que quiconque un style d’avant-centre à la fois instinctif et clinique, archétype du « renard des surfaces » malgré sa taille relativement modeste (1,71 m). Bernard Lacombe, né le 15 août 1952 à Villefranche-sur-Saône (Rhône), a mis ce rôle d’avant-centre complet au service de l’Équipe de France lors de l’Euro 1984 : aucun but inscrit pendant le tournoi mais une performance décisive en finale, lorsqu’il obtint le coup franc permettant à Michel Platini d’ouvrir le score contre l’Espagne (victoire finale 2-0). 

Ce match fut son dernier en Bleu (38 sélections, 12 buts) et l’apothéose d’une carrière internationale jalonnée de deux participations au Mondial (1978, 1982), en dépit des critiques. « Dans mon rôle de buteur, je n’ai peut-être pas donné entière satisfaction mais il me semble malgré tout que je me suis beaucoup sacrifié pour la collectivité », estimait-il. « Je regrette un peu le manque de confiance préjudiciable que l’on fait aux avant-centres. Pourtant, qui peut dire que ce n’est pas le poste le plus ingrat à tenir ? » C’est aussi ce poste qu’il a occupé à Lyon (1967-1978), brièvement à Saint-Étienne (1978-1979) puis à Bordeaux où il a fini sa carrière de joueur (1979-1987).

C’est aux Girondins que l’attaquant a le plus garni son palmarès : trois titres de champion de France (1984, 1985, 1987), deux Coupes de France (1986, 1987) et une demi-finale de la Coupe d’Europe des clubs champions, ancêtre de la Ligue des champions (1985).

Arrivé à l’OL à 15 ans

Mais c’est à l’Olympique lyonnais que les liens ont été les plus forts car Bernard Lacombe a connu tous les rôles, de joueur à dirigeant, dans ce qu’il décrivait comme « son club de cœur à jamais ». Arrivé en 1967, à 15 ans, en provenance du CS Fontaines-sur-Saône (Rhône) et aligné avec les professionnels pour la première fois à 17 ans le 7 décembre 1969 contre le Red Star avec un but à la clé (victoire 2-0), Lacombe en est parti une première fois en 1978. 10 ans plus tard, il y est revenu, cette fois dans le staff et la direction, jusqu’en 2019.

Jean-Michel Aulas, qui avait repris le club rhodanien en juin 1987 alors qu’il végétait en 2ᵉ division depuis 1983, avait voulu associer Raymond Domenech, autre figure locale, nommé entraîneur, à Lacombe, adjoint et directeur sportif, pour faire remonter l’équipe lyonnaise dans l’élite. L’accession est obtenue au printemps 1989. Puis l’OL retrouve l’Europe et se développe jusqu’à dominer le football français dans les années 2000.

Lacombe devient rapidement directeur sportif, puis entraîneur (1996-2000) et obtient notamment deux places de 3ᵉ en Ligue 1 et un quart de finale de Coupe de l’UEFA avant de prendre de la hauteur comme conseiller du président jusqu’en 2017 et enfin, de se mettre en retrait du club en 2019. Lors d’une cérémonie d’hommage, Aulas l’avait décrit comme « un homme bien, parce qu’il laisse une trace durable ».

« Immense tristesse » de son « club de cœur »

Comme joueur de l’OL, Lacombe a formé avec Serge Chiesa et son « maître » Fleury Di Nallo un trio redouté, dit des « lutins », avec lesquels il a remporté la Coupe de France 1973. Son transfert à Saint-Étienne en juin 1978 pour trois millions de francs, avait sauvé l’OL, désargenté, de la faillite. Mais c’est à Bordeaux qu’il a connu le succès, avec comme entraîneur Aimé Jacquet.

Les emportements de ce personnage de la vie lyonnaise faisaient parfois naître des polémiques, comme lorsqu’il avait déclaré en 2013 sur RMC « ne pas vouloir discuter de football avec les femmes » avant de plaider la « boutade ». En 2019, lors d’un hommage au stade, les supporters de l’OL avaient déployé une banderole élogieuse avec l’inscription : « Lacombe, tireur d’élite, des buts et des phrases cultes, merci pour tout. »

Sur X, l’OL confie son « immense tristesse » : « Toutes nos pensées vont vers sa famille et ses proches, mais aussi les amoureux de l’Olympique Lyonnais et du football. Adieu Bernard, vous étiez notre légende, le plus grand de tous. » Les Girondins de Bordeaux ont de leur côté fait part de leur « tristesse immense » et rendu hommage à « ce buteur de légende (qui) a marqué l’histoire du club par son talent et sa générosité ».

Zoé SAMIN avec AFP

Partager
Exit mobile version