• Le Green Friday est né en 2017 en opposition au Black Friday.
  • Plusieurs marques dénoncent cette journée de promotions importantes.
  • Elles défendent un autre modèle, respectueux de l’environnement.

Le Black Friday aura lieu vendredi 28 novembre. Importé des États-Unis, il consiste à pratiquer des promotions massives le dernier vendredi du mois de novembre. Depuis 2017, en opposition à cette journée de promotions record, l’initiative du Green Friday a été lancée. Ce mouvement souhaite repenser les habitudes de consommation pour des choix durables. Cette initiative a été lancée par Altermundi, une enseigne éthique qui veut concilier achat et écoresponsabilité, ainsi que par Envie, précurseur de l’économie sociale et solidaire. Le réseau national des ressourceries et des recycleries fait également partie des acteurs du Green Friday. Pour l’année 2025, le collectif du Green Friday a alerté sur la vérité derrière les prix barrés. « Ce qui est barré, ce n’est pas le prix. Ce qui est barré, ce sont les ressources utilisées, ce qui est barré, c’est l’emploi local, ce qui est barré, c’est la dignité du travailleur. Ce qu’on dénonce, c’est l’absurdité derrière ces promotions à outrance« , indique auprès de TF1 info Jacques Pons, directeur général d’Altermundi.

Le recyclage, le réemploi et la seconde main sont mis en avant

Il estime que le Black Friday est « un encouragement à une consommation frénétique, voire à une surconsommation » qui a « un impact extrêmement négatif d’un point de vue environnemental et d’un point de vue social ». Avec le Green Friday, « on va mettre en avant d’autres pratiques de l’économie, par exemple le recyclage, le réemploi, la seconde main, mais aussi la consommation plus vertueuse », indique-t-il. Toutefois, les acteurs du Green Friday ne veulent pas être dans une posture moralisatrice et culpabilisante. « C’est normal de faire des cadeaux à Noël, c’est normal de se faire plaisir. Quitte à faire du shopping, faisons-le de façon vertueuse, faisons-le dans une démarche qui ait du sens », argumente Jacques Pons. 

Le directeur général d’Altermundi observe que les campagnes de communication du Green Friday sont « très bien accueillies par l’opinion et par la presse » et que les populations qui n’étaient pas sensibles à cette démarche se montrent plus intéressées. « On est un commerce plutôt de centre-ville, plutôt CSP+, mais un de nos leviers de croissance, c’est d’aller chercher des gens qui ne nous connaissent pas », explique-t-il. 

Une initiative encore confidentielle

Le Green Friday s’adresse à des personnes militantes, qui sont bien souvent déjà convaincues. « C’est quand même réservé à une frange de la population relativement petite. Tous les citoyens n’ont pas le même budget pour voter avec leur portefeuille », note Cédrine Zumbo-Lebrument, enseignante-chercheuse en marketing, interrogée par TF1 info. Elle ajoute que « les marques qui rejoignent le Green Friday sont déjà sur une consommation responsable ». Toutefois, « il y a des choses positives. Ces marques encouragent la réparation, la seconde main, potentiellement le réemploi. Ce sont souvent des entreprises de petite ou moyenne taille ». « Toutes les marques et les enseignes ne s’emparent pas du Green Friday de la même façon », indique la chercheuse. Les enseignes qui le pratiquent sont celles de centre-ville, de l’hypercentre. Celles qui concernent la ruralité ne font pas partie de ce collectif. 

« Aujourd’hui ça essaime très peu. Il faut commencer par quelque chose, mais j’ai peur que ça reste très confidentiel et confiné à des cibles qui ont des pouvoirs d’achat qui leur permettent », explique Cédrine Zumbo-Lebrument. Elle conclut en soulignant que « le Green Friday utilise toutes les techniques de marketing, pour continuer quand même à consommer. Ça ne réinterroge pas les modèles de consommation et de production »

Caroline FRUHAUF pour TF1 INFO

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