• Des collectifs citoyens appellent à bloquer le pays le 10 septembre, en réponse aux annonces budgétaires de François Bayrou.
  • Plusieurs partis politiques et syndicats ont déjà exprimé leur soutien à ce mouvement, tandis que d’autres devraient prendre position dans les prochains jours.
  • On fait le point.

Des dizaines de milliards d’euros d’économies, la suppression de deux jours fériés… Les annonces faites par François Bayrou, le 15 juillet concernant le budget 2026, ont déclenché la colère. Sur les réseaux sociaux, des collectifs de citoyens ont rapidement lancé un appel au blocage le 10 septembre pour protester contre l’agenda budgétaire du gouvernement. Un rendez-vous sur lequel les responsables politiques d’opposition et les syndicats ont dû se positionner. Qui a dit quoi ?

Alors que le Rassemblement national a pris ses distances avec le mouvement, sa porte-parole Edwige Diaz estimant que le parti n’avait « pas vocation à être l’instigateur et l’organisateur de manifestations », la gauche accueille au contraire ce rendez-vous avec bienveillance. En effet, La France insoumise a officiellement appelé ses sympathisants à s’y joindre : « Il faut que le 10 septembre soit un jour de blocage général, c’est-à-dire, pour ce qui concerne le salariat, que le 10 septembre, ce soit la grève générale », a ainsi déclaré son fondateur, Jean-Luc Mélenchon, ce vendredi 22 août, lors des universités d’été du parti dans la Drôme.

« Nous appellerons à participer à l’ensemble des mobilisations contre le projet Bayrou, le 10 septembre compris. On soutiendra le mouvement, on sera partie prenante », avait déjà déclaré le porte-parole du parti communiste français, Léon Deffontaines, ce mercredi.

« Hors de question de tout gâcher »

« Nous serons là le 10 septembre et les jours suivants », a pour sa part annoncé le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en restant prudent vis-à-vis de la mobilisation : « Nous ne connaissons pas totalement ses contours, ses revendications sont floues mais il ne nous revient ni de la canaliser, ni de la dompter, ni de l’instrumentaliser ou de la soumettre »,  a-t-il déclaré ce jeudi, lors d’un prise de parole aux universités d’été des Ecologistes, à Strasbourg. Olivier Faure a donc plutôt invité les partis à « accompagner » le mouvement « pour lui ouvrir un débouché politique qui ne soit pas celui de l’extrême droite. »

« J’ai plaidé dès le mois de juillet auprès des instances de mon parti pour que nous soyons en soutien de cette mobilisation, mais aussi de toutes les autres qui se préparent avec les partenaires sociaux », a de son côté assuré Marine Tondelier, patronne du parti Les Ecologistes, mercredi dans Libération. Elle a à son tour mis en garde les autres partis politiques contre toute forme de récupération, décrétant qu’il était « hors de question de tout gâcher en organisant une compétition de nombre de drapeaux » dans les cortèges.

Sud-Rail appelle à faire « grève massivement »

Du côté des syndicats, la prudence est également de mise. A la CGT, le bureau confédéral se réunira mardi et mercredi pour définir sa ligne officielle vis-à-vis du 10 septembre. Mais déjà, plusieurs fédérations, dont la Chimie et le Commerce, ont annoncé leur soutien au mouvement. Ce vendredi sur France Inter, la secrétaire nationale Sophie Binet a dit se reconnaitre dans « les revendications sociales et la dénonciation » du projet de budget, tout en pointant que « sur le reste », les revendications du mouvement restaient « très nébuleuses ». Elle s’est enfin dite « très vigilante sur les tentatives de noyautage et d’instrumentalisation de l’extrême droite ».

Même son de cloche du côté de la secrétaire confédérale de Force Ouvrière, Patricia Drevon : « Il y a des mots d’ordre avec lesquels je suis d’accord, par exemple les revendications qui luttent contre l’austérité, ne veulent pas perdre les deux jours fériés, ou pour la sauvegarde des services publics. D’autres sont absurdes, et d’autres encore tout simplement abjectes », a déclaré la syndicaliste à l’AFP, déplorant notamment des messages « xénophobes ».

Ce jeudi, le syndicat de cheminots Sud-Rail a officiellement appelé à faire « grève massivement » le 10 septembre. De son côté, Solidaires a annoncé que sa position serait arrêtée jeudi prochain. L’intersyndicale se réunira également le 1er septembre pour préciser les contours de l’agenda militant de la rentrée.

Isabelle MISSIAEN

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