• Le gouvernement bolivien a déposé une plainte pour « terrorisme » contre l’ancien président Evo Morales, jeudi 5 juin.
  • L’ex-chef d’État est soupçonné d’avoir appelé à bloquer les principales routes menant à La Paz.

De chef d’État à paria politique. Evo Morales, ancien président de la Bolivie (nouvelle fenêtre) (2006-2019), a fait l’objet d’une plainte du gouvernement jeudi 5 juin pour terrorisme ainsi que sept autres infractions pénales. La veille, un enregistrement audio dans lequel il aurait ordonné de bloquer les principales routes menant à La Paz avait été diffusé dans les médias. « Parmi les principaux délits dénoncés figurent le terrorisme, l’incitation publique à commettre des délits et les atteintes à la sécurité des services publics », a déclaré le ministre de la Justice, César Siles, auprès des journalistes.

Depuis lundi, les partisans d’Evo Morales bloquent les routes du pays et exigent la démission du président actuel, Luis Arce, jugé responsable de la crise économique en cours. Confrontée à une baisse de sa production de gaz, la Bolivie fait face à une baisse de ses recettes, une inflation galopante et à une difficulté d’approvisionnement de produits de base. Dans ce contexte, certains réclament le retour d’Evo Morales (nouvelle fenêtre), lequel n’est pas parvenu à se porter candidat pour l’élection présidentielle du 17 août 2025. Ce dernier n’a pas obtenu le soutien d’un parti politique, condition préalable pour se présenter. Par ailleurs, sa candidature n’aurait probablement pas été validée par le tribunal constitutionnel qui limite depuis 2023 le nombre de mandats présidentiels à deux. Morales, lui, a gouverné à trois reprises. 

« Nous n’accepterons aucun chantage »

« Nous n’accepterons aucun chantage », a déclaré le ministre César Siles, en réaction aux barrages qui ne cessent de s’intensifier dans le pays. Selon la vice-ministre de la Communication, Gabriela Alcon, il y aurait actuellement 40 points de blocages sur le territoire. Une trentaine de policiers auraient été blessés dans des affrontements avec des manifestants depuis le début de la semaine. Les partisans de Morales évoquent également des heurts, sans plus de précision. 

Ce n’est pas la première fois qu’Evo Morales est englué dans des scandales judiciaires. En 2019, une première plainte pour « terrorisme » avait été déposée à la suite d’une affaire très similaire : un enregistrement audio dans lequel il aurait appelé le peuple à occuper les routes après sa démission. L’homme politique fait également l’objet d’une enquête pour le viol d’une mineure de 15 ans, avec laquelle il aurait eu une fille. 

Aujourd’hui, Morales vit retranché dans son fief à Cochabamba, dans le centre du pays, protégé par ses soutiens. Selon la loi bolivienne, il risque entre 15 et 20 ans de prison s’il est reconnu coupable de terrorisme. 

Athenais CORNETTE DE SAINT CYR

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