Une rixe a éclaté en plein tribunal à Bordeaux (Gironde), lundi.
Une cinquantaine de jeunes issus de deux quartiers rivaux se sont affrontés en marge du procès pour le décès d’un jeune de 16 ans, mortellement blessé lors d’une fusillade.
Des fonctionnaires de police ont notamment été blessés dans les affrontements de lundi.

Une bagarre en pleine audience. Des « incidents graves » ont éclaté, lundi 12 mai, dans l’enceinte de la cour d’assise de la Gironde. Les faits se sont déroulés vers 19h à Bordeaux en marge du procès de trois jeunes hommes, jugés pour la mort de Lionel, 16 ans (nouvelle fenêtre), mortellement blessé lors d’une fusillade, sur fond de rivalités entre quartiers bordelais. « À l’issue de la première journée d’audience, des incidents graves ont eu lieu dans la salle d’audience et la salle des pas perdus de la cour d’appel, entraînant en particulier des blessures sur les fonctionnaires de police intervenus pour ramener l’ordre », a écrit l’institution dans un communiqué.

Les violences ont opposé une cinquantaine de jeunes issus de deux quartiers rivaux du Quartier de reconquête républicaine (QRR) Bordeaux Maritime, indique également une source policière à TF1-LCI. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de la rixe, et « l’audience se poursuivra jusqu’à son terme sous surveillance renforcée », indique la cour d’appel. 

De ma vie d’avocat, je n’ai jamais vu un tel déferlement de violence dans une salle d’audience

Me Grégoire Mouly, un des avocats des accusés

« L’atmosphère était étonnamment calme toute la journée. Puis en fin d’audience, on a vu arriver au compte-goutte une vingtaine de jeunes habillés de noir, avec des gabarits de malabar, qui se sont assis sur un banc au fond de la salle », décrit à l’AFP Me Yann Herrera, qui défend les proches de Lionel Sess. Alors que la salle se vide, « des dizaines de personnes ont commencé à se battre, dont certaines portaient des gants coqués, dans un sas entre la salle d’audience et la salle des pas perdus, puis dans la salle d’audience elle-même », détaille l’avocat.

« Une horde d’une vingtaine de personnes se sont notamment rués sur mon client, qui a été blessé à l’épaule », décrit à son tour un des avocats des accusés, qui comparaissaient libre, Me Grégoire Mouly. « De ma vie d’avocat, je n’ai jamais vu un tel déferlement de violence dans une salle d’audience », pointe ce dernier. 

Le samedi 2 janvier 2021, peu après 22h, au pied d’un immeuble du quartier des Aubiers, dans le nord de Bordeaux, Lionel vendait des pâtisseries pour partir au ski, lorsque des tireurs ont ouvert le feu au fusil automatique au pied de son immeuble. « Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez », lance l’un d’eux, d’après des témoins. Un homme cagoulé poursuivra les adolescents en fuite, sous les cris de « Fumez les petits », ont raconté victimes et riverains aux enquêteurs. Trois mineurs, âgés de 13 à 16 ans, se réfugient alors grièvement blessés dans les bâtiments alentours. Lionel restera inanimé au sol, touché par deux balles dont une dans le thorax. 

A.B.

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