L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a de nouveau été transféré dans une unité de soins.
L’annonce a été faite lundi 16 décembre par son éditeur et son avocat, à l’occasion d’une soirée de soutien dans un théâtre parisien.

Boualem Sansal de nouveau à l’hôpital. L’écrivain franco-algérien , incarcéré en Algérie depuis mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l’État, a été transféré dans une unité de soins, ont rapporté lundi 16 décembre son éditeur et son avocat. Tous deux s’exprimaient lors d’une soirée de soutien dans un théâtre de Paris, à laquelle assistaient plusieurs centaines de personnes.

« Nous avons appris tout récemment, ce matin, qu’à sa demande, il était à nouveau placé aujourd’hui dans une unité pénitentiaire de soins », a déclaré sur la scène le PDG des éditions Gallimard. Cette unité se trouve au sein d’un hôpital d’Alger , a-t-il précisé. C’est « la deuxième fois, et à sa demande. Donc qu’est-ce qu’on peut comprendre ? En tout cas, ils [les responsables qui encadrent sa détention, ndlr] ont compris que sa santé est aussi fragile et que sa disparition serait très grave, pour eux aussi ».

« Un homme qui ne va pas bien »

Le 11 décembre, lors d’une conférence de presse à Paris, l’avocat français de Boualem Sansal , François Zimeray, avait dénoncé le transfèrement de son client, âgé de 75 ans, vers la prison de Koléa, à environ 35 kilomètres d’Alger, sans que la défense ni la famille ne soient prévenus au préalable. Boualem Sansal est « un homme qui ne va pas bien », a réaffirmé l’avocat lundi soir. « Boualem vient d’être transféré de nouveau à l’hôpital Mustapha, et les biopsies qui ont été pratiquées ne sont pas bonnes. Je lance donc un appel, et j’aurai l’occasion de le faire sous d’autres formes, aux autorités algériennes pour faire preuve, tout simplement, d’humanité dans cette affaire. »

Critique du pouvoir algérien, l’auteur du « Serment des barbares » et « 2084 : la fin du monde » a été arrêté à l’aéroport d’Alger le 16 novembre. Il est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».

Un tribunal à Alger a rejeté mercredi 11 décembre sa demande de libération provisoire, a indiqué le quotidien algérien El Watan le lendemain. Divers intervenants, dont l’écrivain prix Goncourt 2024 Kamel Daoud ou l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, se sont succédés sur scène lundi soir pour demander « la libération immédiate » de l’écrivain.


I.N avec AFP

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