Atos flanche ? Des sénateurs appellent la BPI à la rescousse. Le Club Med penche exagérément vers la Chine ? La BPI est pressentie comme gentil membre d’un tour de table. Sanofi vend le Doliprane à un fonds d’investissement américain, suscitant une vive controverse politique ? Vite, un comprimé de BPI à administrer ! En France, Bpifrance – de son petit nom « la BPI » – est sollicitée sur tous les fronts. Mais elle intervient à dose homéopathique : la banque publique s’apprête ainsi à acquérir 2 % seulement du capital d’Opella, le producteur du médicament le plus vendu en France, comme elle l’a annoncé le 21 octobre 2024.

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« Notre métier consiste à prendre des participations en capital, même faibles, mais toujours avec un impact fort, pour assurer l’ancrage français d’entreprises stratégiques », explique Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque publique depuis sa création, en janvier 2013, qui insiste : « C’est vrai que l’Etat nous a demandé, en septembre [2024], d’investir dans Opella, mais nous étudiions le dossier depuis juillet avec l’intention de faire. Les entreprises, les financiers, savent qu’il faut appeler la BPI sur les dossiers sensibles. »

« Nous avions demandé au gouvernement que l’Etat entre au capital d’Opella pour empêcher le fonds CD & R d’en obtenir la majorité. Au lieu de cela, BPI va racheter une part de 2 % auprès de Sanofi, dont la participation baissera à 48 %, et CD & R aura 50 % : cela ne sert à rien, déplore, de son côté, Adil Bensetra, coordinateur adjoint de la CFDT chez Sanofi. On ne voit pas comment BPI va pouvoir peser face à un fonds majoritaire pour garantir le maintien en France de nos deux sites industriels, où sont produits une demi-douzaine de médicaments essentiels avec 1 700 emplois à la clé. » Et de lâcher : « C’est juste un coup politique. »

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