Le 3 octobre 2016, Kim Kardashian est braquée et séquestrée dans son hôtel du 8ᵉ arrondissement de Paris.
Ligotée et enfermée dans la salle de bain, l’influenceuse s’est vu dérober plus de 9 millions d’euros de bijoux.
Dix hommes, dont plusieurs ont près de 70 ans, sont jugés à partir de ce lundi 28 avril et jusqu’au 23 mai devant la cour d’assises de Paris pour ces faits.

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Kim Kardashian braquée à Paris

« Yeux bleus » ou « Beaux yeux », « le gros », « Omar le Vieux », « Nez râpé » et d’autres face à une star de téléréalité mondialement connue, le tout sous les caméras et les flashs de très nombreux médias français et étranger… À partir de ce lundi 28 avril à 14h30, dix hommes, dont la plupart ont près de 70 ans, sont jugés devant la cour d’assises de Paris pour avoir séquestré et braqué Kim Kardashian au « No Address », un très chic hôtel de la rue Tronchet dans le 8ᵉ arrondissement de Paris, le 3 octobre 2016. 

Les malfaiteurs arrivés à vélo et déguisés en policiers sont parvenus à prendre la poudre d’escampette au beau milieu de la nuit après avoir dérobé neuf millions d’euros de bijoux dans son appartement de luxe… avant de revendre le butin et d’être interpellés. Douze devaient être initialement jugés, mais l’un d’eux est décédé et un autre ne pourra comparaître en raison de son état de santé.  Retour sur un scénario digne d’un film de cinéma que personne n’aurait jamais imaginé. 

Venus chercher la bague offerte par Kanye West

Arrivée quelques jours plus tôt dans la capitale française pour la Fashion Week avec sa sœur notamment, Kim Kardashian a plutôt bien commencé sa journée ce lundi 2 octobre 2016. Après un dîner mondain, la reine des influenceuses rentre à son hôtel vers minuit, avant de monter dans son appartement après une heure avec des amis.

Peu avant 3 heures du matin, alors qu’elle est en peignoir et qu’elle s’apprête à se coucher, elle est surprise par des bruits et demande, sans obtenir de réponses, qui est là. À 2 h 56 précisément, alors qu’elle appelle son garde du corps pour l’alerter, deux individus porteurs de cagoule, de masques de ski, de casquettes, de veste siglées « police » et armés font irruption dans sa chambre, avec à leur côté, l’agent de sécurité de l’hôtel qui est attaché. 

Face aux intrus, l’influenceuse se met à hurler. L’un des malfrats lui arrache alors son portable des mains, avant de lui demander où est sa « bague ». Les braqueurs sont effectivement venus avec une idée bien particulière en tête : voler la bague de fiançailles offerte par le rappeur Kanye West à l’influenceuse et évaluée à quatre millions de dollars (3,5 millions d’euros).

Kim Kardashian, alors âgée 35 ans, ne s’était en effet jamais caché à l’époque d’avoir ce bijou serti d’un diamant de 20 carats, l’exhibant notamment à chacune de ses sorties et sur les réseaux sociaux. Une aubaine pour les papys braqueurs qui prévoyaient, disent-ils, leur « dernier coup » ce jour-là et qui savaient, comme toutes les personnes qui s’intéressaient à l’époque de près ou de loin à la star des réseaux sociaux, dans quel hôtel elle résidait et qui avait des données sur son agenda quotidien, grâce selon l’accusation, notamment, à un certain Gary Madar, frère du chauffeur de la star et de son ex-mari Kanye West et qui figure aujourd’hui parmi les accusés. 

Ligotée, bâillonnée et déposée dans la baignoire

Dans un premier temps, la star dit ne pas savoir où était la bague. Mais menacée par l’arme d’un des malfrats, elle indique finalement que le diamant tant convoité se trouve sur sa table de chevet. Pas de quoi satisfaire les intrus. 

Ces derniers ont ensuite exigé les autres bijoux de Kim Kardashian et son argent avant de la conduire dans sa chambre, de la pousser sur le lit, de lui attacher les mains avec des câbles en plastique, de la bâillonner avec du scotch et de s’emparer d’autres objets de valeur dont une montre Rolex. La star est ensuite transportée ainsi dans la salle de bain… et déposée dans la baignoire. Une fois les malfaiteurs hors de lieux, Kim Kardashian parvient à se défaire de ses liens et donne l’alerte. Une plainte est déposée quelques heures plus tard. 

Écoutes téléphoniques et filatures

À l’époque, les malfaiteurs pensent avoir tiré le gros lot. Ils sont finalement interpellés par les forces de l’ordre des semaines plus tard après un long travail d’écoute et de filature. 

« C’était pas un gros vol à main armée » mais une affaire « facile », avoue le principal mis en cause, Aomar Aït Khedache, 69 ans aujourd’hui et identifié par son ADN. Il a reconnu avoir ligoté Kim Kardashian, mais conteste le rôle central que lui prêtent les enquêteurs. Il dit avoir été approché par un « commanditaire » qu’il ne nomme pas, qui lui aurait proposé ce « coup » monté grâce à un « informateur » très proche de la star, pouvant leur donner le feu vert. En l’occurrence, cette nuit-là, où elle était seule, son garde du corps ayant accompagné sa sœur Kourtney en boîte de nuit. 

Le braquage express n’aura duré qu’une dizaine de minutes mais le montant du butin n’a pas été des moindres : 10 millions de dollars de bijoux (neuf millions d’euros, depuis remboursés à la star), soit le plus gros vol d’un particulier depuis 20 ans en France. Seul un collier perdu dans la rue lors de la fuite des braqueurs a été retrouvé. L’or aurait été fondu et les enquêteurs, qui ont tout de même saisi des centaines de milliers d’euros chez les suspects arrêtés trois mois après le braquage, pensent qu’une grande partie du butin a été écoulée en Belgique.

Kim Kardashian devrait être entendue le 13 mai

Kim Kardashian a été traumatisée par cette affaire. Juste après les faits, elle a déclaré qu’elle voulait quitter la France pour rejoindre ses enfants le plus rapidement possible outre-Atlantique. 

La star de téléréalité, mondialement connue grâce au show « L’incroyable famille Kardashian » et devenue puissante femme d’affaires et influenceuse avant l’heure, devrait venir témoigner le 13 mai prochain devant la cour d’assises de Paris. 

À l’époque des faits, elle est suivie par quelque 84 millions de personnes sur Instagram en 2016. Elles sont aujourd’hui 357 millions. Pas par ses braqueurs, visiblement, dont l’âge tournait en 2016 aux alentours de 60 ans. Au réceptionniste de l’hôtel menacé, ils ont demandé « la femme du rappeur ». Ils ne se rendront compte de qui elle était qu’après, en voyant l’ampleur médiatique et internationale du braquage. 

Qui a fait quoi ?

Déjà condamnés pour braquages ou trafic de stupéfiants, Aomar Aït Khedache, son comparse Didier Dubreucq et huit autres, comparaîtront libres dans un palais de justice qui va être investi par 400 journalistes, dont un quart d’étrangers accrédités. La salle Voltaire et celle de retransmission seront évidemment trop exiguës pour accueillir le public et la presse certains jours d’audience. 

Malgré « l’emballement médiatique », le procès « doit permettre la sérénité des débats », prévient l’une des avocats de la défense, Margot Pugliese.  Les juges vont devoir, au cours de ce procès, déterminer qui a fait quoi et surtout comment les malfrats ont pu être si bien informés. Le verdict est attendu le 23 mai prochain. 

Aurélie SARROT avec AFP

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