Jair Bolsonaro, à Brasilia, le 14 août 2025.

Jair Bolsonaro est plus proche que jamais d’une peine de prison : une majorité des juges de la Cour suprême du Brésil se sont prononcés, jeudi 11 septembre, en faveur d’une condamnation de l’ancien président brésilien pour une tentative de coup d’Etat, pour laquelle il risque jusqu’à quarante-trois ans de prison.

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La juge Carmen Lucia a voté pour, ce qui porte le score à trois juges contre un en faveur d’une condamnation de Jair Bolsonaro. Le verdict et une éventuelle peine ne seront cependant formellement prononcés qu’une fois que le cinquième et dernier juge aura voté à son tour, jeudi soir ou vendredi.

Accusé d’avoir été le chef d’une « organisation criminelle » ayant conspiré pour assurer son « maintien autoritaire au pouvoir » malgré sa défaite face au président actuel de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, lors de l’élection de 2022, Jair Bolsonaro clame son innocence.

Inéligible jusqu’en 2030 et assigné à résidence à Brasilia depuis début août pour des soupçons d’entrave à son procès, Jair Bolsonaro n’est pas présent aux audiences, pour motif de santé, selon sa défense. Un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) a pu l’apercevoir jeudi matin dans son jardin, vêtu d’un polo vert et d’un pantalon sombre, en compagnie d’un proche.

Crise avec les Etats-Unis

Le procès divise fortement une opinion ultra-polarisée, y compris dans la capitale. L’affaire Bolsonaro est aussi à l’origine d’une crise sans précédent entre la première puissance d’Amérique latine et les États-Unis.

Dénonçant une « chasse aux sorcières » contre son allié d’extrême droite, le président américain, Donald Trump, a imposé une surtaxe punitive de 50 % sur une part importante des exportations brésiliennes. Les Etats-Unis ont également annulé les visas de plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne et infligé des sanctions financières à l’un d’entre eux, Alexandre de Moraes, rapporteur du procès Bolsonaro. Le juge Moraes a été le premier à voter mardi pour la condamnation de l’ex-président, affirmant que le Brésil avait « failli redevenir une dictature » lors du supposé putsch manqué.

Jair Bolsonaro est jugé avec sept anciens proches collaborateurs, dont plusieurs ex-ministres et généraux. C’est la première fois qu’un ancien chef de l’Etat doit répondre de telles accusations, dans un pays encore hanté par le souvenir de la dictature militaire (1964-1985).

Ancien ministre de la justice de Lula, Flavio Dino a, lui aussi, voté pour une condamnation, estimant que les infractions jugées « ne sont pas susceptibles d’amnistie ».

Un seul juge en faveur de la relaxe

Le courant conservateur tente actuellement de faire approuver au Parlement une loi d’amnistie au bénéfice de son leader. Avec déjà en tête de possibles recours contre une condamnation, le camp de l’ancien chef de l’Etat avait célébré, mercredi, le vote du troisième magistrat, Luiz Fux.

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Développant une démonstration de plus de onze heures, ce dernier a, jusque-là, été le seul à voter pour la relaxe de Jair Bolsonaro. Il a démonté le dossier, dénoncé un manque de preuves et estimé que le complot évoqué n’a jamais dépassé la « phase préparatoire ».

Le vote du juge Fux « n’affectera pas le résultat final, mais il influencera l’histoire », escompte le député bolsonariste Luiz Lima.

L’argumentaire a provoqué la colère de Lula, qui a déclaré jeudi sur le média local Band que « Bolsonaro a tenté de mener un coup d’Etat dans ce pays ». « Il y a des dizaines, des centaines de preuves », a-t-il affirmé.

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Le Monde avec AFP

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