Le Beyfortus, un traitement préventif destiné à immuniser les bébés contre le principal virus à l’origine de la bronchiolite, s’avère très efficace dans la prévention des infections graves.
Une vaste étude, publiée jeudi 1ᵉʳ mai, corrobore l’efficience de ce médicament mis à disposition en 2023 pour la première fois en France.

Il fait partie d’une série de traitements novateurs. Le Beyfortus (nouvelle fenêtre), destiné à immuniser les bébés contre le principal virus à l’origine de la bronchiolite (nouvelle fenêtre), se révèle très efficace pour prévenir des infections graves par le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nourrissons, confirme une vaste analyse publiée, jeudi 1ᵉʳ mai, dans la revue The Lancet Child & Adolescent Health (nouvelle fenêtre), qui donne le panorama le plus solide jusqu’alors de l’état des connaissances.

Si elle est généralement sans gravité, la bronchiolite, qui cause des difficultés respiratoires, notamment aux bébés lors des six premiers mois de leur vie, peut parfois conduire à des passages aux urgences et des hospitalisations.

Des risques fortement réduits

Le nirsevimab, le nom de la molécule du Beyfortus, n’est pas un vaccin, même s’il est injectable, mais un traitement préventif empêchant le virus d’infecter l’organisme ou limitant l’infection. Après des essais cliniques réussis, cet anticorps monoclonal – co-développé par Sanofi en partenariat avec le britannique AstraZeneca – a été approuvé par plusieurs agences réglementaires en 2023 et mis à disposition ensuite dans certains pays à revenu élevé. 

Selon la méta-analyse parue vendredi, de 27 études menées au cours de la saison 2023-2024 du VRS dans cinq pays (France, Italie, Luxembourg, Espagne et États-Unis), le nirsevimab réduit de 83% en moyenne le risque d’hospitalisation due à une infection par le principal virus de la bronchiolite, de 81% les admissions en soins intensifs et de 75% les cas d’infections des voies respiratoires inférieures chez les enfants de 12 mois et moins. Cette immunisation a semblé plus efficace pour prévenir l’hospitalisation des nourrissons de plus de trois mois (81%) que de ceux de trois mois ou moins (76%), ont observé ses auteurs.

Variable sur les hospitalisations

L’efficacité du nirsevimab sur la réduction des hospitalisations liées à la bronchiolite est cependant apparue variable selon les pays, plus élevée aux États-Unis (93%) qu’en Espagne (83%) et en France (76%). Possible explication, selon les chercheurs, une proportion plus élevée de nourrissons à haut risque d’infection grave ont reçu ce traitement outre-Atlantique, où cette catégorie a été prioritaire pendant la saison de bronchiolite pour cause d’approvisionnement limité en Beyfortus. Il faudrait des recherches plus poussées pour vérifier cette hypothèse.

Cette méta-analyse comporte toutefois des limites, disent ses auteurs. Les études considérées étaient observationnelles, ce qui peut entraîner des biais liés à des problèmes de santé sous-jacents, au statut socio-économique ou à des différences régionales d’accès aux soins.

Y.R. avec AFP

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